Les centaines de manifestants, venus du Tarn, des Vosges, de Loire-Atlantique, de Seine-Maritime ou encore du Nord, se sont rassemblés devant le siège de la FFB à Paris (XVIe arrondissement), pour soutenir le prévenu de 54 ans, convoqué devant la cour d'appel de Paris. L'audience a finalement été reportée au 26 mars.
En première instance, le syndicaliste a été reconnu "coupable d'avoir projeté de la peinture sur diverses parois des locaux" et "complice" de diverses dégradations (autocollants, tags et confettis jetés, mobilier déplacé, grille de sécurité abimée) "ayant entraîné un dommage léger".
Le parquet a fait appel du jugement le condamnant à une amende de 500 euros et à verser environ 17.000 euros à la FFB (1.000 € de préjudice moral plus de 14.500 € pour le préjudice matériel et 1.500 € de frais de justice).
Philippe Martinez (CGT), Gérard Filoche (ex-PS) et Eric Coquerel (LFI) notamment ont pris la parole pour dénoncer à l'unisson une "répression syndicale et sociale" grandissante, sous les applaudissements des militants munis de drapeaux, sifflets, pétards et confettis.
Devant eux, une affiche proclamait: "Pour qu'un bâtiment sorte de terre... C'est un ouvrier, chaque jour, que l'on enterre !!!". Une couronne de fleurs, avec la mention: "Pour les salariés morts au travail", était également déposée devant l'entrée de la FFB, fermée pour l'occasion.
"Le procès des confettis et de la peinture à l'eau", comme l'a rebaptisé la CGT, trouve son origine dans une manifestation surprise organisée par une trentaine de militants de la CGT-Construction, en avril 2014, pour revendiquer un départ à la retraite à 55 ans dans les métiers pénibles.
Le compte pénibilité - qui permet aux salariés du privé occupant un poste pénible de partir plus tôt à la retraite ou de se former par exemple - avait été créé quelques semaines plus tard. Emmanuel Macron a depuis allégé les obligations pour les employeurs sur certains facteurs.
La CGT-Construction "réclame la reprise des négociations" sur ce thème dans tous les métiers, et particulièrement dans le bâtiment où il y a "un mort par jour travaillé" et "un accident toutes les 5 minutes", a déclaré à l'AFP son secrétaire général, Serge Pléchot.
Photo ©cgt manifestation du 27 mai 2016 au siège de la FFB