"C'est la première maison transportable qui a une autonomie de 15 jours", expliquait à la veille de l'inauguration Kader Atia, président de l'association humanitaire d'entraide Ampil, conceptrice de ce mobil-home.
Construit par un chantier d'insertion, le prototype au bardage de bois, équipé d'un canapé lit, d'une petite salle de bain et d'une terrasse, peut accueillir une famille de quatre personnes.
"Mal logés, sans domicile fixe ou victimes des intempéries : la maison, déplaçable par une grue, permet de répondre à de nombreuses demandes", souligne Kamel Fassatoui, président du centre Emmaüs de la Pointe Rouge dans le 8e arrondissement de Marseille.
"Grâce à cette première maison facile à installer, on espère inciter les autres communautés Emmaüs de France ainsi que les collectivités à s'équiper", poursuit M. Fassatoui, qui rappelle "qu'à Marseille entre 12.000 et 15.000 personnes vivent dans la rue (chaque année) à un moment ou à un autre".
C'est à l'un de ces déracinés que l'organisation fondée par l'Abbé Pierre a décidé de confier les clefs de cette habitation. José, qui a trouvé refuge il y a un an au centre, a laissé sa chambre pour s'y installer avec sa compagne. "C'est très bien, la salle de bain, tout, c'est propre", réagissait ce timide quadragénaire, à la découverte de son nouvel habitat.
La fondation Abbé Pierre, qui a rendu son 23e rapport sur l'état du mal-logement en France, estime à près de 9 millions le nombre de personnes vivant en 2013 dans un logement surpeuplé, selon les chiffres les plus récents de l'Insee.