Légende : David Fabre, directeur du CFA de Bretigny-sur-Orge, présente les différents pôles du CFA répartis autour d’un vaste patio planté, qui apporte de la luminosité aux différents espaces. Photos ©F. leroy
Ouvert en septembre 2016, le nouveau CFA de Brétigny en bois, brique, béton et verre, accueille plus de 400 apprentis sur 8216 m2 répartis en 5 pôles : l’accueil, le pôle finition (menuiserie et peinture), le pôle maçonnerie, carrelage et plâtrerie, le pôle énergie (ISC électricité) /métallerie, l’espace sportif (avec un grand mur d’escalade sur lequel chaque apprenti pourra s'exercer) et de restauration.
Très fonctionnel, le CFA est équipé de plateaux techniques spacieux dont les outils et machines tout neufs répondent aux dernières normes en matière de sécurité. C’est par exemple le cas des systèmes d’aspiration des poussières dans les ateliers de menuiserie qui équipent chaque espace de travail.
C’est dans la nouvelle salle multimedia, que le CFA a reçu les équipes de l’OPPBTP(1) pour la 8e édition de la campagne nationale de sensibilisation 100 minutes pour la vie dans les CFA. Depuis le 8 janvier et jusqu’au 16 février 2018, l’OPPBTP sillonne la France à bord de ses 16 camions afin de sensibiliser près de 18 000 apprentis de 1ere année de CFA et de lycées pros à la prévention des risques professionnels.
Dans l’atelier de menuiserie, chaque poste de travail est équipé d’un système d’aspiration des poussières bois.
Avec cette opération(2), l’organisme interpelle les jeunes apprentis à l’aide d’un scénario original : un laboratoire de physique nucléaire virtuel peut visualiser des évènements dans le temps, 15 à 20 minutes avant qu’ils ne se déroulent.
Son objectif : tenter d’éviter des accidents imminents. Les jeunes visualisent les situations à risque (tournées sur chantier pour rester dans le concret) juste avant l’accident potentiel.
Un ordinateur soumet alors trois propositions aux apprentis qui doivent choisir la meilleure solution pour intervenir dans un temps imparti, et sauver ainsi des vies. Et le jeune public des CFA se prend vite au jeu !
L’opération 100 minutes pour la vie a permis de sensibiliser les apprentis en 1ere année de CFA (ici à Bretigny-sur-Orge) sur les risques d'accidents sur les chantiers.
« La prévention est un axe fondamental mais aussi un point de contrôle pour les formateurs et responsables du CFA » explique David Fabre, directeur du CFA de Bretigny-sur-Orge. L’établissement a en effet imposé, à la rentrée en septembre, le port des équipements de protection individuelle (EPI) à tous les nouveaux jeunes entrants au CFA.
« Nous avons défini des listes d’EPI à des prix abordables et négociés avec un fournisseur(3). Ce sont des EPI de base (avec un « bleu » de travail et des chaussures de sécurité), floqués et personnalisés selon le métier, avec quelques équipements complémentaires en fonction des activités » reprend David Fabre (protection acoustique, des mains, des yeux ou casques de chantier…)
Les jeunes peuvent utiliser la prime de la Région (300 euros) offerte aux apprentis pour financer ces équipements. « L’idée est aussi de créer une identité de métier et d’appartenance au CFA, reprend David Fabre. Ce sont des habitudes qui contribuent à mettre les apprentis en situation professionnelle, à les concentrer sur un même objectif et à développer un esprit collectif. Cela les appelle à être davantage vigilants… » termine le directeur du CFA.
Le dispositif du port des EPI (ici les casques en atelier de maçonnerie) est imposé pour tous les nouveaux entrants, c'est à dire les jeunes en 1ere année de CAP (avec EPI identiques pour tous par métier). L’année prochaine, tous les jeunes seront concernés, et les casques seront identiques...
(1) Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics
(2) en partenariat avec le CCCA-BTP, la Fondation BTP Plus, PRO BTP et SIST BTP.
(3) de 70 à 95 euros pour un équipement chez Haguenauer (sans l’option métallerie et chauffage thermique)
Le mobilier du CFA est partie prenante du projet pédagogique. Ici, pas de bureau classique dédié au formateur, mais une simple "table de café", qui lui permet d’être proche des apprentis. Quant aux jeunes, ils sont eux-mêmes incités à travailler de façon collaborative, grâce à des tables collectives (pour 3 personnes).
« Nous visons à développer les échanges intermétiers de façon à améliorer l’interface, ce qui reste une problématique à résoudre sur les chantiers aujourd’hui » précise David Fabre. D’ailleurs, une prochaine salle BIM* verra le jour : deux heures de formation sont d'ores et déjà affectées pour chaque apprenti tous niveaux et métiers.
Enfin, le bâtiment, évolutif, pourra s’adapter aux nouveaux besoins de formations tout en accroissant ses effectifs : il doit pouvoir accueillir 840 jeunes en 2019, soit 50 % d’apprenants supplémentaires.
*Building information Modeling