Le document, une "note d'alerte" qui doit précéder un rapport définitif, évoque de "réels risques à la fois de non-réalisation dans les délais de certains équipements mais aussi de surcoûts importants".
Le site aquatique et le village olympique, qui doivent être construits à Saint-Denis, ainsi que la zone du Bourget, qui doit accueillir le village des médias et les compétitions de volley, tir et badminton, sont évoqués dans cette note de l'Inspection générale des finances (IGF), de l'Inspection générale de la jeunesse et des sports (IGJS) et du Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD).
Dans le détail, le site aquatique, qui doit accueillir les épreuves de natation, supporte le risque de voir sa facture de 130 millions d'euros doublée en raison de la multiplicité des acteurs et de certains élus d'en faire un site exceptionnel, résume la source proche du dossier.
Les inspecteurs de l'État préconisent que la maîtrise d'ouvrage ne soit plus confiée à la Métropole du Grand Paris, dirigée par Patrick Ollier, mais à la Solideo, la société publique chargée de superviser les constructions olympiques. Situé au Bourget, le site de volley-ball est jugé "anormalement coûteux" par la note d'alerte.
Enfin, le village olympique, situé à cheval sur les communes de Saint-Denis, L'Ile-Saint-Denis et Saint-Ouen, pose difficulté en raison de la proximité d'une "zone archéologique", mais sa construction n'est pas remise en cause. Le rapport définitif doit être remis prochainement aux ministres concernés, Laura Flessel (Sports) et Gérald Darmanin (Comptes publics). Il sera rendu public.
Ce rapport "ne dit pas: Vous allez dépasser le budget, mais Voilà ce qu'il faut faire pour tenir le budget justement", a indiqué Laura Flessel dans une déclaration. "Nous allons engager un travail de concertation avec les élus locaux afin d'explorer les nombreuses solutions qui s'offrent à nous", explique-t-elle aussi, répétant "l'engagement ferme" de "tenir les délais et tenir les budgets".
Le budget total des Jeux olympiques doit à ce stade s'élever à 6,8 milliards d'euros: 3,8 milliards pour leur organisation, financés par le CIO, les sponsors et la billetterie, ainsi que 3 milliards pour la construction des équipements, financés pour moitié par les acteurs publics (État et collectivités) et pour moitié par les investisseurs privés.