Le centre d’accueil pour personnes sous tutelle ou en établissement inadaptées de Liesse (Aisne), regroupe plusieurs bâtiments dont un ensemble nécessitait une rénovation concernant tous les corps d’état. Le chantier de la toiture se décompose ainsi : 1 000 m2 de couverture en ardoise, environ 350 m2 de couverture en zinc et 300 m2 d’étanchéité. Afin de simplifier les volumes intérieurs utilisables, quelques menues extensions ont été réalisées, d’où la réalisation des parties de charpente neuves. De plus, les bâtiments existants étaient recouverts par une charpente et une couverture en assez mauvais état et nécessitant le remplacement de quelques pièces de charpente.
Recours à des monte-matériaux
Les relations développées par l’entreprise de charpente-couverture avec l’architecte ont permis de prescrire une toiture comprenant des panneaux porteurs et isolants, qui sont ensuite recouverts d’ardoises ou de zinc. Outre la très bonne isolation thermique et phonique, ces panneaux offrent d’autres atouts : la conservation des volumes intérieurs en intégrant les pièces principales de charpente, ce qu’une isolation thermique conventionnelle par l’intérieur ne permet pas ; sur le plan esthétique, la mise en valeur des pièces principales d’une charpente traditionnelle, intéressante, car rare en construction neuve. Particularité : la hauteur des rampants, l’égout étant situé à une douzaine de mètres du sol, a conduit à utiliser des monte-matériaux afin d’alléger la pénibilité et le coût de la mise à disposition des éléments employés pour la couverture.
Très prisé en maison individuelle
“ Dans le tissu rural où je travaille, je réussis à placer ce type d’isolation thermique de toiture, lorsque les particuliers sont engagés dans une rénovation lourde. Ils y sont d’autant plus réceptifs qu’ils ont déjà supporté les inconvénients d’une isolation conventionnelle par l’intérieur, lors de l’aménagement d’une maison précédente : approvisionnement fastidieux du chantier ; innombrables découpages de matériaux sous les rampants ; volume et hauteur intérieurs réduits. Les propriétaires bailleurs y sont même encore plus sensibles, sans doute grâce à la maximisation des surfaces locatives. Les particuliers choisissent généralement une sous-face intérieure du panneau en plaque de plâtre .Elle est moins chère et elle s’accorde avec les décorations les plus courantes : peinture et revêtements muraux. La seule particularité du chantier est de faire passer les réseaux, notamment l’installation électrique, dans le plancher et les murs bas. De plus, un objectif décoratif consiste à éclairer la charpente par des spots ”.
En n'empiétant pas sur le volume intérieur, les panneaux isolants de toiture laissent visibles un maximum de pièces principales de charpente.
Particularités de mise en œuvre
La contrainte principale de mise en œuvre des panneaux isolants consiste à disposer de plans strictement plats formés par les pièces principales de la charpente. Une forme de toiture très travaillée complique la mise en œuvre par les nombreuses coupes nécessaires. Sur le plan latéral, la juxtaposition des panneaux s’effectue par emboîtement grâce à un profilage. Le joint entre deux panneaux juxtaposés est obstrué à l’aide de mousse polyuréthanne en bombe. Tous les points singuliers sont traités dans le même esprit. Dans le sens de la longueur, aucun effet de forme n’est réalisé. Par contre, dans le sens de la longueur, un cordon de mastic silicone est appliqué sur le chant supérieur du panneau. Ce avant serrage du panneau consécutif et afin d’assurer la continuité de l’étanchéité de la sous-toiture.
Source : batirama.com / Pascal Graindorge
Pose : préférez un montage à trois pointes
Les panneaux isolants sont composés d’une plaque de plâtre en sous-face (finition la moins onéreuse à l’achat) et d’un panneau de particules hydrofugé (épaisseur 3 mm) pour la face supérieure. Ils facilitent fortement le maintien en place des tuiles posées ordinairement en cas de coup de vent violent. De façon courante, ils se posent avec deux pointes sur chaque appui, positionnées à travers les contre-liteaux. Dans les zones exposées au vent, on recommande une troisième pointe bénéficiant d’une rondelle répartissant les efforts. Et si on veut tenir compte des tempêtes plus fréquentes avec l’évolution climatique, ce montage à trois pointes peut être généralisé. Ce sera très facile de l’expliquer au client.
La longueur des pointes utilisées est liée à l’épaisseur du panneau, c’est-à-dire celle de l’isolant : longueur maximale de 31 cm pour un isolant de 20 cm. Attention toutefois, si l’appui bas est une sablière, il est nécessaire de modifier la longueur du clou afin qu’il ne soit enfoncé que dans du bois.
Les avantages de la solution selon José Faucheux
"Ces panneaux présentent plusieurs avantages," indique José Faucheux, le charpentier et couvreur de cette opération : “ ils assurent une très bonne isolation phonique et thermique, notamment parce que l’isolant est continu ”. En effet, il ne s’agit pas de caissons chevronnés qui forment de menus ponts thermiques linéaires et que l’on détecte, après plusieurs années, par de légères traces dues à la condensation. L’artisan souligne également que le temps total de mise en œuvre est plus rapide par rapport aux solutions classiques d’isolation thermique ; enfin, une fois la couverture posée, les surfaces intérieures des rampants sont finies. Les panneaux sandwichs utilisés ont un prix de base assez raisonnable. Leur longueur maximale de 8 m et le fait qu’ils dispensent de tout chevron conduisent à un prix de l’ouvrage compétitif avec une solution ordinaire. De plus, l’espace disponible à l’intérieur des combles, ici utilisés, plaide en leur faveur. ”