L’Agence Qualité Construction a profité de son 20e Rendez-vous pour faire le point sur ses outils et les tendances du moment en termes de sinistres et de coûts engendrés. Sans oublier son Concours photo.

Photo : Premier prix du concours photos dans la catégorie générale (B. Werbrouck, expert) : L’absence de lame d’air a entraîné le confinement des infiltrations d’eau au niveau du pare-pluie, détériorant le contreventement de la structure bois.

 

L’Observatoire de la qualité de la construction utilise 4 dispositifs d’observation des sinistres pour définir les thèmes de ses actions préventives. Deux d'entre eux concernent les bâtiments les plus classiques : sur la base des rapports d’experts de la construction, qui interviennent dans le cadre de l’assurance Dommages-ouvrages (décennale), « Sycodès » identifie et quantifie les pathologies récurrentes et évalue leur coût. Le dispositif « Alerte », lui, qualifie les sinistres et repère ceux qui peuvent devenir courants afin de proposer des mesures correctives.

 

Du côté des constructions les plus récentes, les audits des enquêteurs des centres de ressources et les retours d’autres professionnels contribuent à alimenter «Rex Bâtiments Performants ». En repérant les points faibles liés aux évolutions des techniques de construction, notamment dans les bâtiments E+C-, ce dispositif fait ressortir les pathologies émergentes.

 

Quant à «VigiRisques », il regroupe dans une banque de données les difficultés rencontrées ou potentielles que peuvent engendrer ces nouveaux modes constructifs. Bien que sans valeur statistique, ces données permettent de produire des analyses et études très utiles, que tout un chacun peut consulter via le site de l’AQC.

 

 

L’AQC a invité des partenaires Allemands, Britanniques et Italiens pour qu’ils présentent des exemples de leurs pratiques en matière de prévention des désordres du bâtiment. Tous ont insisté sur le besoin de partager leurs expériences au-delà des frontières et sur l’intérêt d’une mise en commun de données pour avancer conjointement.

 

Plus d’efficacité dès à présent

 

Pour Philippe Estingoy, l’un des enjeux pour améliorer la capacité d’observation passe par le développement d’outils numériques. Le directeur de l’AQC précise : « Nous devons transformer très rapidement nos outils papiers en produits utilisables sur le BIM ».

 

Pour affiner son écoute du monde de la construction, l’AQC mène actuellement trois enquêtes auprès des acteurs de terrain.

 

Voulant se tenir au plus près de ces derniers, elle inaugure une délégation régionale à Rennes, après celles de Lyon, Strasbourg et Bordeaux.

 

Selon Sycodès, toujours plus de désordres au sol

 

« Sycodès » répertorie les sinistres déclarés à caractère décennal. Parmi les faits marquants, notons que la sinistralité des revêtements de sol, essentiellement des carrelages, est toujours en tête des désordres et a augmenté aussi bien en maison individuelle qu’en logement collectif. Sont en progression non seulement le nombre des sinistres mais aussi le coût des réparations.

 

En cause principalement, les carreaux à la mode de plus en plus grands, posés à joints minces et souvent mal encollés ; les revêtements souples collés sur support humide et les parquets posés sur un plancher souple. L’autre désordre en progression notable concerne les désordres de l’ossature poteaux-poutres ; en toute logique car l’ossature bois a pris des parts de marché en en maison individuelle.

 

A la marge, signalons une légère progression des problèmes liés à l’équipement sanitaire et à la couverture en grands éléments. Au contraire, la sinistralité liée aux fondations superficielles tend à diminuer, ce qui va de pair avec un recours plus fréquent aux études de sol.

 

Source : batirama.com / Emmanuelle Jeanson