« Organisations professionnelles de l’énergie et du bâtiment, associations de protection de l’environnement, représentants des collectivités locales, organismes divers participant à la concertation sur l’avenir du photovoltaïque, nous ne pouvons imaginer que notre pays, 5ème économie mondiale et berceau historique de la filière, décide volontairement de se mettre hors-jeu de l’une des compétitions internationales les plus prometteuses pour l’économie, l’emploi et l’environnement : celle de l’électricité solaire.
C’est pourtant ce à quoi conduiraient inéluctablement les propositions actuelles de l’État, notamment la mise en place de quotas annuels notoirement sous-dimensionnés et d’appels d’offres dont on sait d’expérience qu’ils n’ont jamais fonctionné efficacement.
Tout le monde s’accorde pour exiger que le coût supporté par la collectivité pour soutenir le décollage de la filière photovoltaïque soit maîtrisé et que le maximum de valeur ajoutée reste en France, mais aussi pour reconnaître que ce sont les défauts du précédent système qui ont conduit aux dérives ayant motivé la suspension en décembre dernier du dispositif dans des conditions douloureuses.
L’État fait son devoir en voulant corriger au plus vite ces défauts, surtout en période de crise et de rareté de l’argent public. Mais les propositions formulées par la Direction Générale de l’Energie et du Climat (DGEC) dans le cadre de la concertation, si elles étaient réellement appliquées, signeraient l’arrêt de mort d’une industrie naissante et des 25 000 emplois qu’elle a créés en trois ans.
Après le soutien appuyé au développement de la filière au plus haut niveau de l’État, c’est la parole même de ce dernier qui serait remise en cause, avec toutes les conséquences que l’on peut imaginer sur sa crédibilité.
Des solutions pour une sortie par le haut existent : il faut les explorer et ne pas s’enfermer dans une logique à trop courte vue.
Le Ministre de l’Ecologie, Madame Nathalie Kosciusko-Morizet a évoqué le chiffre de 2 milliards d’Euros comme plafond annuel de la CSPE liée au photovoltaïque d’ici 2020 : c’est une base de discussion tout à fait acceptable qui permettrait, nous en sommes convaincus, de concilier les contraintes des uns et les ambitions des autres, et de bâtir dans la transparence et la confiance retrouvée un projet industriel ambitieux, moyennant des évolutions structurelles adaptées comme nous les proposons.
C’est pourquoi nous en appelons au Gouvernement et à la représentation nationale pour confirmer que la concertation en cours est clairement ouverte non pas seulement sur des aménagements immédiats à la marge qui ne feraient que déclencher l’agonie d’un pan stratégique de l’industrie française et ouvrir la voie à des importations massives dans un proche avenir, mais bien sur une refonte en profondeur du dispositif, pour laquelle nous faisons des propositions chiffrées réalistes et cohérentes avec le double objectif de développement industriel et de maîtrise des coûts.
Cette refonte peut prendre un peu de temps, mais des mesures immédiates sont évidemment nécessaires dès la fin du moratoire, notamment pour la gestion des projets en attente : l’ouverture de réelles perspectives d’avenir faciliterait grandement la recherche de solutions acceptables et conformes à la voie tracée ensemble. »
*Association de l’Industrie Photovoltaïque Française Association des Producteurs d’Electricité Solaire Indépendants Association des Régions de France Comité de Liaison des Energies Renouvelables Enerplan, association professionnelle du solaire Fédération Nationale des Collectivités Concédantes et Régies France Nature Environnement HESPUL Observ’ER Syndicat des Entreprises de Génie Electrique et Climatique Syndicat National des Installateurs du Photovoltaïque Réseau Action Climat Touche Pas à Mon Panneau Solaire.
Source : batirama.com