Comme il fallait s’y attendre, les ventes de pompes à chaleur communiquées par les principaux fabricants ne sont globalement pas très bonnes. Sur le marché du résidentiel, les chiffres, regroupant pour la première fois ceux de l’Afpac et de Pac&Clim’Info, affichent toutefois d’importantes disparités.
Après deux années difficiles (2008 et 2009), le marché des PAC air-air a repris des couleurs avec une hausse globale de +14% entre 2009 et 2010. Les monosplits de petites tailles (inférieur à 5 kW) évoluent même de façon significative avec +26% alors que la hausse reste plus mesurée (+10%) pour les équipements plus typés tertiaires (supérieur à 5 kW).
Les produits multisplits voient leurs ventes se stabiliser globalement avec, là encore, un distingo significatif entre les +12% affichés pour les unités extérieures de puissances inférieures à 7 kW et les - 19% relevés pour les systèmes supérieurs à 7 kW. A noter que dans l’ensemble, les systèmes air-air sont représentés à 92% par la technologie inverter dont les performances peuvent atteindre des COP de 4 tout en étant capable de fonctionner de façon optimale à une température extérieure de –15°C.
De son côté, le marché des PAC air-eau a chuté de 42% en 2010 après avoir déjà affiché une baisse de 23% en 2009 (versus 2008). Ce sont les systèmes monoblocs qui ont connu le plus fort recul (-56% en 2010), alors que les biblocs se contentent d’une nouvelle chute de 34%.
Si le marché de la géothermie est beaucoup moins fluctuant (les hausses en 2007 et 2008 ont été bien moins importantes respectivement +1,% et +3,3%), il subit le même revers avec -26% en 2009 et -38% annoncé pour 2010. Les plus fortes baisses sont subies par les PAC sol-eau à -63%, les eau-eau à -45% et les sol-sol à -42%. Ces équipements installés à 98% dans le Neuf ont subi les conséquences de la crise économique qui a engendré un net recul des ventes de maisons individuelles et donc des permis de construire en 2009 et en 2010.
Le seul système à tirer vraiment son épingle du jeu en 2010 est celui de la production d’eau chaude sanitaire, même si l’AFPAC et PAC&CLIM’Info reconnaissent que leurs chiffres manquent encore de représentativité. En effet, contrairement à la politique de soutien chaotique des PAC visant à chauffer et ou à rafraîchir, les ballons thermodynamiques ont bénéficié en 2010 d’un crédit d’impôt de 40%, raboté de 10% (soit 36%) pour 2011.
Dans l’ensemble, après un ralentissement jugé brutal au deuxième quadrimestre 2010, les principales familles de produits ont ressenti une reprise en fin d’année. De plus, la hausse des permis de construire (+ 10% en 2010 selon l’UMF) laisse entrevoir la reprise des chantiers dans les prochains mois. Les fabricants espèrent également que la hausse des prix du pétrole engendre un rebond sur le marché des PAC.
Reste la grande interrogation quant à l’intégration des différents systèmes dans le mode de calcul de la RT 2012. Les discussions avec les autorités compétentes se multiplient alors que la filière juge « discriminatoire » la façon dont sont traitées les PAC.
De leur côté, Uniclima et le Gifam, qui craignent que le chauffage électrique ne soit remis en cause dans la future réglementation concernant les bâtiment neufs, ont déposé un recours devant le Conseil d’Etat contre les textes d’application de la RT 2012.
Source : batirama.com / Céline Jappé