Les multisplits avec production d’eau chaude sanitaire font un tabac en construction neuve

Solution multisplit TripleC au R32 d'Hitachi au salon BePositive 2023. © Pascal Poggi

Un multisplit à détente directe et production d’eau chaude sanitaire assure le chauffage et le rafraîchissement avec 3 à 7 unités intérieures et la production d’eau chaude sanitaire dans un ballon de stockage




En France, les solutions multiplits réversibles à détente directe se vendent extrêmement bien depuis des années. Selon Uniclima, plus de 800 000 unités extérieures à détente directe ont été vendues en France en 2024. Même si ce nombre marque une baisse de 12,1 % par rapport à 2023, c’est pratiquement 200 000 systèmes de plus que l’ensemble des chaudières :

gaz et fioul (445 000), 

biomasse (9 230), 

– plus les pompes à chaleur air/eau (182 648),

– et les pompes à chaleur eau/eau (2679). 

 

Les multisplits – un système où une unité extérieure alimente chaque unité intérieure par une paire de tubes contenant du fluide frigorigène – ont longtemps constitué un achat d’impulsion après de fortes canicules. Mais depuis plusieurs années, en raison de leur bonne valorisation dans la méthode de calcul de la RT2012, puis de la RE2020, de leur relativement faible coût de mise en œuvre, ils s’installent également en construction neuve. L‘observatoire de la RE2020 recense d’ailleurs 2 728 pac air/air seules, 23 715 pac air/air associées à des radiateurs électriques en maisons individuelles neuves, isolées ou accolées.

 

 

 

Les multisplits qui produisent de l’eau chaude sanitaire

Cette tendance devrait se développer avec la multiplication des solutions multisplits qui produisent également l’eau chaude sanitaire. Ces systèmes chauffent, rafraîchissent et produisent de l’ECS. Chaque émetteur peut être individuellement programmé en mode chauffage et en mode rafraîchissement, soit par l’application de la marque qui pilote l’installation, soit par des solutions rapportées comme celle du français Airzone, par exemple. La facilité de pilotage et de programmation, émetteur par émetteur ou centralisée, dépasse largement tout ce qui est proposé pour le pilotage des émetteurs à eau chaude. La production d’eau chaude est pilotable par les mêmes applications des constructions. Si le client souscrit à un abonnement dans le Cloud, les données de consommation par pièce et totale sont archivées et consultables. Il peut recevoir des alertes en cas de surconsommation, etc.

Tous ces systèmes ne sont cependant pas égaux.

 

Dans un système multisplit, la production d’ECS peut être assurée par un ballon alimenté en détente directe par deux tubes de fluide, comme les autres unités intérieures. Le ballon comporte un échangeur fluide/eau. © Hitachi

 

 

 

Inversion de cycle ou récupération de chaleur

L’ancêtre de ce genre de solution sur le marché français est le TripleC d’Hitachi, apparu en France il y a déjà 8 ans. Il bénéficie d’un Titre V pour sa prise en compte dans le moteur de calcul de la RE2012 et de la RE2020. Avec un seul groupe extérieur de 5,5, 6,5 ou 7,8 kW de puissance par - 7 °C extérieurs, incluant les dégivrages, le Triple C assure les trois fonctions. On peut connecter jusqu’à quatre unités intérieures murales, gainables ou en allège, réversibles de 1,5 à 6 kW de puissance, plus le ballon d’eau chaude. D’un volume de 190 ou de 270 l, le ballon d’eau chaude se réchauffe en 2h10 pour le premier et en 2h45 pour le plus volumineux. Triple C utilise le R32. Il est pilotable par des commandes filaires, des télécommandes sans fil standard et par l’application HI-KUMO d’Hitachi pour smartphones et tablettes. Triple C est également compatible avec la box Tahoma de Somfy. Côté ECS, Triple C atteint des performances élevées avec un COP de 2,72 à 3,20, selon la température de puisage de l’ECS. C’est du même ordre que les performances d’un préparateur d’ECS thermodynamique séparé, sans avoir besoin de raccordement à l’extérieur pour puiser de la chaleur dans l’air. Globalement, cette solution est classée A ou A+ en étiquette énergétique, selon la taille du ballon. Mais, lorsque le système fonctionne en mode froid, il ne sait pas récupérer la chaleur extraite pour chauffer l’CES. Il coupe les unités intérieures et inverse son cycle de fluide pour chauffer le ballon. Il ne sait rafraîchir et produire l’ECS simultanément. Johnson Controls-Hitachi a été acheté par le groupe Bosch. Il n’est donc pas impossible que cette solution arrive un jour en France sous la marque elm leblanc.

 

 

 

Atlantic et Daikin

Atlantic propose de son côté son offre Trinéo : une seule unité extérieure utilisée pour l’ECS, le chauffage et la climatisation et deux unités intérieures. L’unité intérieure murale pour le chauffage et le rafraîchissement est disponible en 2 kW, 2,5 kW et 3,4 kW. La seconde unité intérieure est un ballon thermodynamique Calypso Split Inverter de deux capacités 150L et 200L en version murale,15 m de liaisons frigorifiques maximum, pré-chargées en R 32.

 

Trinéo est connecté en Wifi, avec le HUB et la clef spécifique, et pilotable par l’application Atlantic Cozytouch. Atlantic recommande cette solution pour la RE2020. Elle se classe en A++ en chauffage et rafraîchissement et en A+ pour la production d’ECS. © Atlantic

 

 

Daikin a récemment étoffé sa gamme à détente directe Multi+. La gamme Multi + était initialement composée d’un groupe extérieur à quatre sorties de 5,2 kW permettant de raccorder jusqu’à trois unités intérieures et un ballon d’eau chaude sanitaire (ECS) de 90 ou 120 litres, idéale pour cibler les logements jusqu’au T3. 

Depuis février 2025, la gamme Multi+ compte deux nouveaux modèles de groupes extérieurs avec cinq sorties de 6,8 et 9 kW. Ces nouveaux modèles permettront de connecter jusqu’à quatre unités intérieures et un ballon ECS de plus grande capacité, en 180 ou 230 litres, répondant ainsi aux besoins de chauffage, rafraîchissement et d’eau chaude pour des foyers allant jusqu’à six personnes. La nouvelle gamme Multi+ est en passe d’obtenir une fiche PEP (Profil Envrionnemental Produit) et un Titre V pour sa prose en compte en RE2020.

 

La gamme Multi+ est compatible avec le gestionnaire d’énergie Daikin HomeHub, en combinaison avec des panneaux photovoltaïques. En été, l’excédent d’énergie capté par les panneaux peut être exploité pour alimenter l’appoint électrique de la pompe à chaleur, permettant ainsi de produire de l’ECS à moindre coût tout en rafraîchissant les pièces. © Daikin

 

 

 

Mais aussi bien Trinéo d’Atlantic que Multi+ de Daikin font de l’inversion de cycle pour produire l’ECS lorsque les unités intérieures fonctionnent en mode froid.

 

 

 

CirQHP Heat Recovery de Midea

Le seul système multisplit individuel capable de produire de l’eau chaude gratuitement en mode froid, par récupération de la chaleur extraite est le CirQHP Heat Recovery de Midea. Les produits Midea sont distribués en France par Frigicoll. La récupération de la chaleur extraite sur un système à détente directe pour produire de l’ECS est disponible en tertiaire depuis plusieurs années. Mais, à part Midea, les autres industriels considèrent que c’est trop complexe et trop coûteux à mettre en œuvre pour des systèmes domestiques. CirQHP Heat Recovery utilise le R32 et le fabricant estime que le rendement de récupération de chaleur atteint 100 %.

Le système CirQHP Heat Recovery, d’une puissance totale de 3,9 kW, prend en charge 3 unités intérieures et le ballon d’ECS de 190 l. La longueur maximale de la liaison frigorifique est de 80 m, le dénivelé maximal entre les unités intérieures et l’unité extérieure atteint 15 m et le dénivelé maximal entre les unités intérieures est de de 10 m. © Midea

 

 

 

Le système est pilotable par l’application SmartHome de Midea, téléchargeable depuis l’App Store d’Apple pour la version iOS ou Google Play pour la version Android. CirQHP Heat Recovery de Midea produit donc de l’ECS gratuitement en mode froid, mais il ne bénéficie pas d’un Titre V qui permettrait de valoriser cette solution dans la RE2020.



Source : batirama.com / Pascal Poggi

L'auteur de cet article

photo auteur Pascal Poggi
Pascal Poggi, né en octobre 1956, est un ancien élève de l’ESSEC. Il a commencé sa carrière en vendant du gaz et de l’électricité dans un centre Edf-Gdf dans le sud de l’Île-de-France, a travaillé au marketing de Gaz de France, et a géré quelques années une entreprise de communication technique. Depuis trente ans, il écrit des articles dans la presse technique bâtiment. Il traite de tout le bâtiment, en construction neuve comme en rénovation, depuis les fondations jusqu’à la couverture, avec une prédilection pour les technologies de chauffage, de ventilation, de climatisation, les façades et les ouvrants, les protocoles de communication utilisés dans le bâtiment pour le pilotage des équipements – les nouveaux Matter et Thread, par exemple – et pour la production d’électricité photovoltaïque sur site.
1 Commentaire
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argent
  • par archi
  • 10/03/2025 17:56:35

Tout ça n'est pas magnifique, c'est du R32, un gaz polluant voué à disparaître ce qui entraînera des problèmes d'entretien dans les décennies à venir. L'équivalent en méthane (R290) ou CO2 existe-t-il? Les rendements seraient bien meilleurs, le méthane permet des élévations de température à 75° d'après un de vos article. Les systèmes R290 font circuler un gaz combustible, de fait il est préférable de recourir à une boucle d'eau, même si c'est infiniment moins qu'une conduite de gaz de cuisson (méthane) ou une bouteille de 13kg de butane.

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