Une mise en oeuvre entre tradition et modernité

Une mise en oeuvre entre tradition et modernité

Dans la région de Troyes, un charpentier réalise une maison neuve selon la technique poteaux /poutres, très inspirée des constructions traditionnelles de la région.





Compagnon charpentier, Boris Noël a eu l’occasion en plus de son tour de France de travailler en Hollande, mais aussi aux Etats Unis. Revenu en France, il choisit de s’installer dans l’Aube. Lorsqu’il s’agit de construire sa maison, il s’appuie sur le principe des poteaux/poutres, sans pour autant copier l’architecture traditionnelle de la région. Son inspiration esthétique se situe plutôt du côté du Benelux et de l’autre côté de l’Atlantique, des lieux ou les maisons sont plutôt basses, allongées et percées de grandes baies vitrées. Son projet mixte l’esthétique des maisons à ossature bois d’outre-atlantique avec le principe des poteaux/poutres traditionnels de l’Aube.

 

Des essences variées


Les essences retenues sont variées : chêne pour les poteaux, épicéa pour les poutres. Au milieu de la pièce principale, le tronc d’un acacia dans sa configuration d’origine apporte une note d’originalité, et sert surtout à tenir les arêtiers. Sur le débord en forme de bow-window, les arêtiers ne sont pas porteurs ; ce sont les pannes qui travaillent en compression en formant une ceinture. La structure bois est doublée du côté extérieur par une ossature secondaire constituée de chevrons 6 x 8 : elle sert de support à l’isolation et au bardage. Les fondations,  constituées de parpaings chaînés et d’un terre plein, sont rehaussées par trois rangs de pierre sur lesquels prend appui la structure bois.

 

Une écologie réfléchie


Boris Noël a voulu rester pragmatique et ne pas céder aux effets de mode. Par exemple, l’isolation des murs extérieurs est constituée de deux couches de laine de verre croisées de 8 cm d’épaisseur. Il n’a pas retenu d’isolant d’origine végétale ou animale, car la laine de verre apporte à épaisseur donnée un meilleur coefficient d’isolation pour un coût limité. Le but visé est de réduire les consommations de chauffage, et non pas de se polariser sur la composition d’un isolant. A l’intérieur, la structure porteuse reçoit des panneaux en OSB utilisés en renfort de contreventement. Des tasseaux mis en œuvre à intervalles réguliers sur les panneaux d’OSB créent un vide de 4 cm permettant de passer l’ensemble des réseaux et fluides. En appui sur ces tasseaux, un bardage bois dans les pièces à vivre et du Fermacell dans les pièces humides assurent la finition intérieure des murs.

 

L’esprit des maisons anciennes


La couverture est constituée de l’intérieur vers l’extérieur d’un contreplaqué en peuplier peint en blanc et faisant office de plafond. Cette sous-face est recouverte d’un pare vapeur, de deux couches croisées de laine de verre d’une épaisseur totale de 16 mm, d’une sous-toiture (Kloeber Permo) d’un chevronnage, d’un lattage et d’une couverture en tuiles à emboîtement petit moule (20 au mètre). A l’extérieur, l’ossature secondaire reçoit un pare-pluie, un contre-lattage, ainsi qu’un bardage à couvre-joints constitué de planches verticales en Douglas. Les planches sont ensuite recouvertes d’un badigeon à la chaux, dans l’esprit des maisons anciennes de la région.


Source: P.V / batirama.com





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 1 et 2 : La structure poteaux/poutres s’organise autour d’une cellule rectangulaire agrémentée d’une excroissance en forme de bow-window. Au premier plan, le garage reprend le même principe de construction.
 

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3 et 4 :  : L’ossature secondaire sert de support à l’isolation des murs et au bardage extérieur.           5 : L’extension en forme de bow-window est orientée Sud / Sud Ouest et très vitrée. Elle participe à l’optimisation des apports solaires et à la réduction des dépenses de chauffage. bois5-391.jpg

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6 et 7 : Le plafond est constitué d’une sous-face en contreplaqué peinte. Le complexe de sous couverture mise en œuvre ( pare vapeur,  laine de verre, sous-toiture, chevronnage,  lattage ) s’apparente au principe du sarking.

 

 

 

8 : La structure de bois massif assemble  reste partiellement apparente. Au sol, une réservation est ménagée pour la mise en place d’un chauffage électrique par le sol et d’une chape flottante.

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9 : Sur le débord en forme de bow-window, les arêtiers ne sont pas porteurs ; ce sont les pannes qui travaillent en compression en formant une ceinture.

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10 : Un tronc d’acacia laissé quasiment brut sert a soutenir les arêtiers

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11 : Le premier niveau  est uniquement utilisé en mezannine, il ne reçoit pas de système de chauffage spécifique. Toutes les pièces, y compris les chambres, sont situées au rez de chaussée.

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12 : Les pièces de charpente ont été taillées à la main, tous les assemblages sont réalisés de façon traditionnelle.

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13 : Les fondations sont complétées par trois rangées de pierres qui restent apparentes et supportent l’ensemble de la structure en bois 

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Fiche chantier

 

Lieu : Montreuil sur Barse ( 10 )

Projet : construction d’une maison individuelle d’une surface habitable de 130 m2

Architecte : Bart Van Horn (Troyes)

Charpentier : Boris Noël (Montreuil sur Barse)

Surface habitable : 130 m²

Durée des travaux : 18 mois

Coût total hors terrain : 200 000 euros

 

Mise en oeuvre simplifiée

 

Le choix d’une structure poteaux/poutres est lié à plusieurs facteurs. C’est une technique que Boris Noël maîtrise bien, mais ce n’est pas l’unique raison. La rapidité de construction est mise en avant par le charpentier ». C’est une technique qui se situe à mi-chemin de l’habitat traditionnel champenois et de l’ossature bois. Je possédais une certaine expérience du poteau/poutres en rénovation, mais pas en neuf. Cette solution reste traditionnelle dans le concept, tout en autorisant des volumes très modernes ». Cette technique est plus authentique que l’ossature bois, et elle permet de faire l’impasse sur des moyens de manutention lourds. Sur la totalité du chantier, seul un « Manitou » a du être loué pendant une heure pour mettre en place la panne maîtresse. La structure est  taillée à la main et mise en œuvre par trois personnes. Un outillage électro-portatif est utilisé pour affiner et recouper quelques éléments.

 

Répondre au coût global

 

Le coût réel de la maison finie (hors terrain) s’établit à environ 200 000 euros, en prenant en compte la facturation des heures de main d’œuvre de Boris Noël. Pour une surface habitable de 130 m², le ratio s’établit à 1600 € /m², ce qui reste raisonnable rapporté aux prestations. Les raisons sont multiples : simplicité des matériaux utilisés (planches, OSB, badigeons…) Système de chauffage peu onéreux, réduction des moyens de manutention, absence de terrassements importants, utilisation d’isolants « courants ».

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