"Ce qui compte, c'est le contrat. En France, on a des contrats qui sont très stricts (...), indépendamment de qui est le concessionnaire, indépendamment de qui est son actionnaire", a expliqué un responsable à des journalistes, sans vouloir se mêler des responsabilités d'Atlantia après l'effondrement d'un viaduc autoroutier à Gênes, en Italie, mardi.
Atlantia possède la société Autostrade per l'Italia, qui gère le tronçon de l'autoroute effondrée, et dont le gouvernement italien veut maintenant révoquer la concession. Le groupe italien, qui fait partie de la galaxie Benetton, a récemment fait affaire avec le tandem germano-espagnol Hochtief-ACS pour racheter son concurrent espagnol Abertis.
Atlantia doit détenir au final 50% plus une action de la société commune qui possèdera Abertis. Or, Abertis est actionnaire à 100% de la Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef), groupe concessionnaire du cinquième des autoroutes françaises (Paris-Lille, Paris-Strasbourg, Autoroutes Paris-Normandie, etc.).
"Ce qui est certain, c'est qu'on suivra avec une vigilance probablement renforcée le respect des contrats et des obligations contractuelles sur l'état des infrastructures", a-t-on expliqué au ministère des Transports. "Le contrat prévoit des pénalités fortes et suffisamment incitatives si on s'aperçoit que ça déviait par rapport aux objectifs qui sont convenus", a-t-on ajouté de même source.
Les sociétés d'autoroutes sont soumises aux mêmes obligations que le reste du réseau national, avec notamment une visite tous les ans et un examen approfondi tous les trois ans des ouvrages d'art, selon le ministère des Transports.
Au cours des deux dernières années, le groupe italien a considérablement renforcé sa présence dans l'hexagone. Il s'est porté acquéreur de l'aéroport de Nice en 2016 et a pris début 2018 une participation de 10% dans Getlink (ex-Eurotunnel) l'exploitant du tunnel sous la Manche. Atliantia devrait être également candidat à la reprise d'Aéroports de Paris (Roissy et Orly) dont la privatisation, prévue dans la loi Pacte, devrait intervenir au second semestre 2019.
Atlantia était également membre du consortium franco-italien Ecomouv (avec Thales, SNCF, SFR et Steria) qui avait remporté en 2010 le marché des portiques qui devaient collecter l'Ecotaxe. L'abandon du projet en 2014 avait amené l'Etat français à devoir verser une indemnité de plus de 800 millions d'euros au consortium.