"Nos plus grosses cibles, c'est celles que l'on a conclues", a déclaré Benoît de Ruffray, PDG du numéro 3 français du BTP après Bouygues et Vinci, après avoir présenté ses résultats. Eiffage a fait bondir d'un quart son bénéfice net entre janvier et juin, dépassant légèrement les attentes et bénéficiant d'une activité solide sur ses travaux comme sur ses concessions.
Les revenus du groupe ont aussi été alimentés par de multiples acquisitions depuis le début d'année dans son activité de travaux : le suisse Priora, le néerlandais Kropman et l'espagnol EDS. M. Ruffray a prévenu que son groupe était concentré sur "l'intégration" des nouvelles composantes.
Eiffage n'a pas communiqué le montant détaillé de ces rachats, mais à eux trois, ils représentent presque 500 millions d'euros de chiffres d'affaires : 300 pour le groupe suisse, 150 pour le néerlandais, 25 pour l'espagnol. Si Eiffage n'a pas de projet immédiat de gros achat, son PDG a prévenu que le groupe compte à terme continuer à se développer sur différents marchés européens, que ce soit par des acquisitions ou sur sa propre activité.
"Demain, s'il y a une cible en Allemagne dans une région où on n'est pas, on va s'y intéresser", a-t-il cité comme exemple. Du côté des concessions, le groupe exclut de récupérer tout ou partie d'Aéroports de Paris (ADP), l'exploitant des aéroports de la capitale, dont l'Etat, majoritaire, compte se désengager et pour lequel Vinci ne cache pas son intérêt.
"ADP correspond à une taille d'actifs qui n'est pas à notre échelle et on n'a pas vocation à prendre un mini-ticket avec des tas d'autres fonds", a déclaré M. Ruffray. Il a en revanche exprimé l'intérêt de son groupe pour de plus petits aéroports régionaux, dont l'un notamment à Lille.
Il a aussi rejeté l'idée de développer les concessions autoroutières d'Eiffage en Italie, au moment où le gouvernement entretient des relations tendues avec le concessionnaire Atlantia, à la suite de l'écroulement meurtrier d'un viaduc exploité par ce groupe près de Gênes.