La solution de diffusion de chaleur à installer pour chauffer des bâtiments de grands volumes se détermine suivant différents critères. Sept paramètres entrent en ligne de compte.
Les caractéristiques du bâtiment d’abord, suivant que l’on est en neuf ou en rénovation, l’isolation, l’étanchéité et son inertie influeront sur la solution à retenir. L’activité pratiquée est déterminante pour savoir s’il y a des températures strictes à respecter.
Jean-Marc Dufour - Vice-président de l’Association des ingénieurs en climatique, ventilation et froid (AICVF).
« Pour les aérothermes muraux, on a toujours un phénomène de stratification qui se créé naturellement. Pour y remédier, il faut avoir des taux de brassage de 3 à 5 V/h voire plus si les aérothermes sont positionnés à plus de 2,50?m de hauteur.
Attention aussi à la double déflexion ! Le principe est d’avoir le moins de turbulences car celles-ci réduisent la portée des appareils. Une des solutions est d’installer des aérothermes plafonniers car ils assurent aussi la fonction de déstratificateur. Mais la portée est limitée à 5 m.
Une autre solution est d’utiliser des bouches à induction qui présentent l’avantage de remélanger une partie de l’air ambiant avec l’air soufflé, et donc de diminuer la température de soufflage.
Pour les panneaux rayonnants, on voit souvent des installations avec des panneaux trop écartés. La loi de Lambert précise le pourcentage de rayonnement en fonction de l’écartement des panneaux. Pour rester proche d’un coefficient de 0,9 et donc d’un rendement de 90 %, les panneaux ne doivent pas être écartés de plus d’une hauteur d’installation.
Si les panneaux sont placés à 6?m de hauteur, leur écartement maxi devra être de 6 m. Exception : dans le cas de murs mal isolés, une demi-hauteur conviendra. L’autre règle à respecter concerne le débit du fluide caloporteur qui doit être turbulent.
S’il est lamellaire l’émission des panneaux va chuter de 30 à 40 %, d’où la nécessité de mettre des régulateurs de débit sur le retour des panneaux et non des tés de réglage ».
Source : batirama/L. Denovillers
Le principe consiste à chauffer de l’air qui provient de l’extérieur (renouvellement) ou de l’intérieur du local (recyclage), en traversant un corps de chauffe avant de le diffuser directement par des grilles à volets orientables ou à travers un réseau de gaines dans le bâtiment. Le but étant de porter et maintenir l’air ambiant à une température désirée, en le mélangeant avec l’air chaud produit par un générateur appelé aérotherme.
Ce système est envisageable dans les bâtiments plutôt bien isolés thermiquement, à condition tout de même de bien dimensionner l’apport d’air hygiénique ou renouvellement d’air.
On n’échappe pas au phénomène de stratification des températures lorsque l’on chauffe de l’air. En effet, l’air chaud monte et l’écart de températures entre le sol et le haut du local peut atteindre une dizaine de degrés, et parfois plus dans des cas très défavorables. Il est alors impératif d’installer des appareils qui permettent de réduire considérablement ce phénomène, des déstratificateurs. Ce dernier brasse l’air et évite, de ce fait, des surconsommations énergétiques, on approche ici la notion de taux de brassage.
Source : batirama/L. Denovillers
Il implique un silence absolu, pas de mouvement d’air et une température uniforme dans tout le volume à traiter. Il signifie également une économie d’énergie significative parce que le rayonnement transmet directement la chaleur aux personnes, aux machines, aux murs et au sol en réchauffant indirectement l’air.
Cela minimise les phénomènes de stratification de la chaleur, et offre une sensation de confort excellente pour une température d’ambiance moins élevée. C’est pour cette raison que le rayonnement est la technique privilégiée pour chauffer des locaux de grande hauteur isolés ou non.
On estime qu’à partir de 5 mètres de hauteur sous plafond et un taux de renouvellement d’air inférieur ou égal à 2 V/H, ce système est opportun. Il est particulièrement adapté au chauffage d’ateliers, d’églises, de salles de sport, entrepôts logistiques mais aussi au chauffage partiel de certaines zones de passages ou de travail.
En revanche le panneau rayonnant supporte très mal les courants d’air, alors il vaut mieux les éviter pour des locaux largement ouverts comme des quais de gares, à moins que la vitesse de l’air reste très limitée. Pour les portes, un complément par rideaux d’air chaud commandés par l’ouverture des portes est parfait.
Côté esthétique, chauffer par rayonnement c’est optimiser l’occupation de l’espace car tous les murs et le plancher restent libres de tout appareil.
Pour ce qui est de la maintenance, elle est nulle ou presque, si l’on a pris soin lors de l’installation de ramener les purges à une hauteur de 3 ou 4 mètres du sol, plutôt que de laisser des purgeurs automatiques en partie haute de l’installation et qui nécessitent impérativement une maintenance au bout de quelques années. Les réseaux de tuyauteries sont réduits car dans 95% des cas il est possible d’avoir le départ et le retour des panneaux du même côté, enfin il n’y a pas d’alimentations électriques.Intérêts :
pas de mouvement d’air. Pour une température ressentie identique, la température de l’air peut être maintenue à un niveau plus bas qu’avec un chauffage par aérotherme car l’échange se fait par rayonnement. Aucune maintenance ou presque. Economies d’énergies.Limites :
son coût à l’installation. Ne supporte pas les vitesses d’air > 0,3 m/s.
Source : batirama/L. Denovillers
La progression des panneaux rayonnants sur le marché français est la conséquence de la règlementation thermique dès 2000, ce grignotage de parts de marché s’accélérant depuis la RT 2005.
L’installateur a donc un rôle de conseil et c’est à lui de s’assurer de la conformité des installations à l’ensemble de la règlementation qui les régissent.
Pour plus de renseignements : http://www.sitesecurite.com
Source : batirama/L. Denovillers