"Nous allons calibrer un développement qui est assez important, qui va nous conduire à mobiliser, avec nos partenaires évidemment, jusqu'à 800 millions d'euros à l'horizon 2023", a déclaré la directrice générale d'Engie, Isabelle Kocher. Cette somme devrait atteindre près de 2 milliards d'euros d'ici à 2030 pour un volume de 5 terawattheures de biométhane par an à cet horizon.
"Notre objectif, c'est de gagner entre 30 et 40% en termes de coûts de ces filières à l'horizon 2030, pour une raison simple: ça permettra la parité en termes de coûts avec le gaz naturel. C'est ça l'objectif", a ajouté Mme Kocher. "Dans le domaine du solaire, nous avons gagné un facteur dix en moins de dix ans en termes de coûts de production", a-t-elle fait valoir.
Elle s'exprimait à l'occasion de l'inauguration de l'unité de méthanisation de Beauce Gâtinais Biogaz sur la commune d'Escrennes (Loiret). Cette installation doit produire de quoi chauffer 1.750 foyers à partir de produits agricoles mais aussi de crottins des chevaux de la Garde républicaine.
"Pour développer les énergies renouvelables (...) il faut qu'on atteigne de plus en plus un prix qui soit celui du marché", a déclaré de son côté le ministre de la Transition écologique et solidaire, François de Rugy.
"C'est le cas pour l'éolien et le solaire photovoltaïque" mais "pour le gaz renouvelable c'est encore un chemin un peu plus long, on est encore plus loin en termes de prix et c'est pourquoi nous avons demandé un effort aux industriels pour qu'ils puissent faire baisser les coûts de production", a-t-il observé.
Il a ainsi encouragé des "méthaniseurs à grande échelle" et s'est dit prêt à "revoir" les règles qui pourraient encore peser sur les coûts de la filière. La France s'est fixé comme objectif que 10% de sa consommation totale de gaz à l'horizon 2030 soit fournie par du gaz vert, soit 30.000 GWh/an.