"On a fait 22 propositions", a expliqué le dirigeant dans la foulée d'une lettre ouverte très critique au Président de la République et au Premier ministre. "On a le droit de penser que c'est artificiel, ça ne l'est pas. Certaines nécessitent de renverser la table".
Parmi l'éventail, M. Dinin a particulièrement mis en avant les mesures suivantes: "rétablir l'APL accession", "réformer en profondeur les droits de mutation et établir une progressivité des frais de notaires", "instaurer un seuil minimal de constructibilité en zone urbaine" et non une hauteur maximale, "rétablir la TVA réduite à 5,5% pour le logement locatif très social" et "régionaliser la politique du logement" pour redonner du pouvoir aux élus locaux.
"Les mesures sont critiquables, elles peuvent être débattues mais si on n'a pas de courage politique, on le paiera en 2022, a-t-il ajouté. On me reproche de ne pas avoir de poids politique, mais on ne propose que des points de débat. On cherche la confrontation, on secoue le cocotier". "S'il y a un secteur dans lequel il faut faire preuve d'autorité brutale, c'est celui-là", a-t-il poursuivi à l'attention du gouvernement.
"Si on ne plafonne pas les prix du foncier, si on ne touche pas à la fiscalité, on produira moins de 350.000 logements par an et dans 3 à 4 ans on aura une société qui votera n'importe comment". "En un an, les taxes et prélèvements sur le logement sont passés de 70 à 74 milliards d'euros", a encore regretté M. Dinin en déplorant les conséquences sur le coût final des logements.
"On sent la montée de la désespérance dans notre clientèle. Elle est là notre inquiétude. Il faut peut-être se mettre en avant car il y a une responsabilité RSE des entreprises. C'est ça qui nous anime", a-t-il poursuivi pour justifier sa démarche inhabituelle.
Nexity est le premier promoteur immobilier français avec trois milliards d'euros de chiffre d'affaires. Il détient les agences immobilières Guy Hoquet et Century 21, tout en exploitant des résidences pour étudiants ou seniors.