Location de matériel BTP : le retournement après l’euphorie ?

Location de matériel BTP : le retournement après l’euphorie ?

La profession a connu 11 trimestres de croissance, a réinvesti à la faveur des mesures fiscales de surinvestissement, mais s’attend à un repli en 2019.




En plein essor des chantiers de construction et de travaux publics, le secteur de la location a enregistré une très forte évolution au cours des derniers mois. De 2016 à 2017, la progression a affiché un niveau de +10 % essentiellement tiré par les travaux publics, et dans une moindre mesure, par le bâtiment ; le chiffre d’affaires sur secteur est de l’ordre de 4,22 milliards d’euros en 2017.

 

Selon Joël Fruchard, président du groupe « Location » au DLR, syndicat national des distributeurs, loueurs et réparateurs de matériels de construction et de manutention qui représente 70 % du secteur, au deuxième trimestre 2018, la croissance de la location tenait encore un niveau de +6 % par rapport au 2e trimestre 2017, et même +14 % par rapport au 1er trimestre 2018. Soit onze trimestres consécutifs de croissance.

 

En outre, les évolutions sont disparates : selon la région, les progressions varient de +5 % à +10 % sur les huit premiers mois de l’année », commente-t-il. Une progression qui doit cependant beaucoup aux entreprises routières, selon Pierre-Yves Rallet, directeur Marketing et commercial du groupe Loxam.

 

Un léger atterrissage en perspective

 

À noter que le coup d’arrêt coïncide avec l’interruption, mi-avril dernier de l’avantage fiscal par suramortissement de l’investissement productif initié par Emmanuel Macron, alors ministre des Finances.

 

De fait, bénéficiant aussi de prêts bancaires à faibles taux, le secteur a fortement investi au cours des années 2016 et 2017 : respectivement, +72 % et +40 %. En 2017, 1,2 Mds€ ont été investis par cette filière Conséquence : l’ancienneté du parc de matériels en retombée à 50 mois (-4 mois).

 

Après les « cars Macron », on peut parler légitimement des « pelles Macron ». Joël Fruchard s’attend donc à un léger atterrissage au cours des deux trimestres suivants, mais l’année devrait être bouclé avec une progression légèrement inférieure à 10 %.

 

Après cette période d’euphorie, ce syndicat anticipe le retour à une stagnation, voire à un retournement, et ce, dès 2019. Joël Fruchard constate les restrictions de budgets de certains grands acteurs. « Par ailleurs, nous recueillons des remontées d’adhérents sur leurs difficultés de recouvrement ; les loueurs y sont habitués, mais le phénomène semble plus important que les années précédentes. C’est particulièrement le cas sur les chantiers du Grand Paris Express où ils répondent à de très nombreux acteurs et à prix tirés. »

 



Source : batirama.com / Bernard Reinteau

Laissez votre commentaire

Saisissez votre Pseudo (votre commentaire sera publié sous ce nom)

Saisissez votre email (une alerte sera envoyée à cette adresse pour vous avertir de la publication de votre commentaire)

Votre commentaire sera publié dans les plus brefs délais après validation par nos modérateurs.

Articles qui devraient vous intéresser

Pour aller plus loin ...

Newsletter
Produits

Thermoprédalle BA 0,45

Votre avis compte
Croyez-vous que le non-remplacement de la niche fiscale Pinel soit une une bonne idée ? (28 votants)
 
Articles
Nouveautés Produits

REVERSO