"J'espère qu'on va arriver à une décision de bon sens et réaliser l'oeuvre", a commenté l'un de ses participants les plus remarqués, Riccardo Molinari, chef du groupe politique de La Ligue à la chambre des députés, sur la chaîne de télévision "Sky tg24".
Le sujet divise au sein de la coalition populiste au pouvoir composé de La Ligue de Matteo Salvini (extrême droite) -attachée à ce projet cher à sa base de petits entrepreneurs du nord du pays- et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème) de Luigi Di Maio -qui a promis de mettre fin à qu'il considère comme un gaspillage d'argent public-.
"Si le gouvernement décidait de ne pas réaliser l'oeuvre, il serait nécessaire d'organiser un référendum et laisser décider les habitants de la région Piémont", a estimé M. Molinari. Le représentant de La Ligue a néanmoins été critiqué samedi par des ténors de Forza Italia (droite) et du Parti démocratique (centre gauche) également en faveur du Lyon-Turin, jugeant ridicule qu'une formation au pouvoir manifeste publiquement.
Luigi Di Maio, en déplacement en Sardaigne, ne s'est pas opposé à la présence de La Ligue au rassemblement. "Ce n'est pas un désaccord. La Ligue et M5S sont des forces politiques qui ont des convictions différentes", a-t-il minimisé.
Une analyse coûts-bénéfices du projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin remise mercredi au gouvernement italien recommande son arrêt, selon des indiscrétions publiées par la presse italienne. Mais Rome dit continuer à réfléchir. Le chef du gouvernement, Giuseppe Conte, avait déclaré fin décembre que l'exécutif "ferait son possible pour communiquer sa décision avant les élections européennes" prévues en mai.
Les organisateurs du rassemblement ont affirmé avoir rassemblé samedi plus de 30.000 manifestants, dont de très nombreux maires de la région, venus sans bannières politiques.
Le 10 novembre, entre 30.000 et 40.000 partisans du projet avaient déjà donné de la voix dans cette même ville de Turin, la première manifestation d'ampleur des pro-LGV.
En décembre, une autre manifestations avait réclamé au contraire l'arrêt du projet.Le projet Lyon-Turin, dont l'élément central est un tunnel de 57,5 km d'un coût total de 8,6 milliards d'euros qui a commencé à être creusé dans les Alpes italiennes et françaises, est contesté depuis ses débuts, en particulier par des associations de défense de l'environnement.