Les sociétés concessionnaires, dont elle a rencontré des représentants, lui ont présenté des "offres d'abonnements à tarif préférentiel à destination des usagers réguliers, en particulier ceux effectuant des trajets domicile-travail", selon un communiqué du ministère. Ces offres viennent "en complément des formules d'abonnements locaux déjà existantes".
La ministre a demandé "une analyse complète de la qualité de ces propositions" aux services de l'Etat. Une nouvelle réunion entre le ministère et les représentants des sociétés concessionnaires est prévue dans les prochains jours afin de "poursuivre la discussion" pour parvenir à "un résultat à la hauteur des attentes exprimées", a ajouté le ministère des Transports.
Les péages de la plupart des autoroutes françaises doivent théoriquement augmenter de 1,8% à 1,9% au 1er février, selon les très stricts contrats de concessions qui lient les sociétés autoroutières à l'Etat. L'objectif de la réunion du jour était "de recueillir les propositions des sociétés concessionnaires suite aux demandes de la ministre, et de les examiner en détail", avait sobrement commenté un porte-parole du ministère.
Les principales sociétés autoroutières n'ont pas souhaité faire de commentaires à l'issue de cette réunion. Lors de leur dernière rencontre le 4 janvier, Mme Borne avait donné dix jours aux sociétés autoroutières pour lui faire des propositions.
"Je leur demande un effort, et je leur demande de prendre en compte les préoccupations des Français sur le pouvoir d'achat", avait expliqué la ministre sur Europe 1 alors que le réseau autoroutier a été une cible privilégiée des "gilets jaunes" ces dernières semaines.
"Je n'ai pas de doute qu'elles ont conscience des attentes des Français", avait-elle ajouté, évoquant notamment les besoins d'"un certain nombre de Français qui prennent les autoroutes tous les jours pour se rendre au travail".
Les formules d'abonnement locales, évoquées par plusieurs responsables du secteur, pourraient aussi permettre aux employeurs de rembourser une partie de cet abonnement, comme pour les transports publics et bientôt le vélo, selon une porte-parole de la Société des autoroutes du nord et de l'est de la France (Sanef).
Plus que des gestes commerciaux ciblés, les sociétés autoroutières auraient préféré troquer un gel des tarifs des péages contre un allongement de leurs concessions, selon un responsable du secteur. Une solution rejetée par le ministère des Transports, d'autant qu'elle aurait exigé une procédure complexe passant par le Parlement et Bruxelles.
Elisabeth Borne a également exclu un gel des péages qu'il faudrait rattraper ultérieurement, comme l'avait décidé la ministre de l'Ecologie Ségolène Royal --dont elle était à l'époque directrice de cabinet-- en 2015. Le rattrapage du gel de 2015 compte encore pour 0,25 point de pourcentage dans l'augmentation des tarifs prévue cette année.