L’incubateur WinLab’ est un laboratoire d’innovation destiné à rassembler les initiatives des 126 CFA du CCCA-BTP. Initiée en 2018 avec la première édition du challenge d’idées Winnov, la dynamique d’innovation du réseau souhaite s’ancrer dans le temps.
Son challenge est de taille : imaginer et concevoir les formations aux métiers du BTP de demain. Or, « 60 % des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent pas encore » rappelle Franck le Nuellec, directeur du marketing, du développement et de l’innovation stratégique, qui cite une étude d’Ernst & Young.
Le CCCA-BTP se donne ainsi pour mission d’accompagner les entreprises du BTP dans cette transformation numérique inéluctable grâce à WinLab’. Cet outil de veille et de R&D se veut en effet au service des entreprises et des start-up grâce aux outils, tels que les plateaux techniques des CFA », rappelle Franck le Nuellec.
A noter qu’un nouveau concours ouvert à l’ensemble des entreprises désireuses de développer l’innovation dans le BTP sera prochainement lancé avec WinLab’. Une sélection de start-up sera opérée au mois de mai (à suivre sur le site internet du CCCA-BTP) et le concours permettra également d’accélérer la capacité des CFA à devenir des structures d’accueil pour les start-up.
L’accompagnement du réseau se veut durable dans le temps, le CCCA-BTP souhaitant « devenir un pont entre l’incubation et le développement des innovations » selon Franck le Nuellec.
Parallèlement, le réseau s’approprie et met en place des outils pédagogiques novateurs (BIM, réalité virtuelle, intelligence artificielle, impression 3D,...) pour les transmettre aux jeunes formés par les CFA. Ce sont en effet eux qui, en maîtrisant ces outils, permettront aux entreprises de développer leur utilisation et accroître leur compétitivité.
L’enquête réalisée auprès de 6490 jeunes, et dont les résultats détaillés sont livrés ci-dessous, révèle notamment que la sécurité au travail et la réduction de la pénibilité sur les chantiers sont pour eux les principaux boosters d’innovation.
Pour 45 % d’entre eux, l’innovation rend le travail moins pénible ; pour 35 %, elle augmente l’efficacité des salariés sur les chantiers et enfin, pour 33 % d’entre eux, elle garantit plus de sécurité aux salariés sur les chantiers.
L’enquête « Les jeunes et l’innovation dans le BTP » réalisée par Infopro Digital pour le CCCA-BTP indique que les innovations sont encore peu utilisées dans les entreprises.
Selon les réponses de cet échantillon représentatif (6490 jeunes de 15 à 23 ans interrogés), les innovations sont encore peu utilisées dans les entreprises : 10 % pour le BIM, 27 % pour les objets connectés, 5 % pour l’impression 3D, 5 % pour les robots et outils de réalité augmenté et enfin 4 % pour les drones.
Il est à noter que les apprentis sont dans l’ensemble formés par l’entreprise sur un certain nombre d’innovations, tels que les objets connectés (56 %) ; les outils de réalité virtuelle ou augmentée et les robots (51 %), le BIM (39 %), l’impression 3D (31 %) et les drones (27%).
Quant à savoir si les jeunes sont satisfaits de la formation reçue en entreprise, ils répondent « oui » à 67 %. Avec une nuance selon l’âge puisqu’ils ne sont plus que 54 % à déclarer être satisfaits pour la tranche d’âge des 23 ans et plus, contre 72 % pour les 15-18 ans.
L’enquête révèle en outre que les apprentis sont en quête de maturité en matière d’innovation. La note moyenne est de 6,1 /10 pour qualifier le degré d’aisance avec l’innovation.
Mais les jeunes restent pragmatiques quant au rôle des innovations. Ils ont encore besoin de compétences manuelles (53 %) pour utiliser l’innovation dans le BTP, et 43 %, ont besoin autant de compétences numériques et digitales que de compétences manuelles.
Quant à connaître les innovations qu’ils jugent le plus utiles, c’est d’abord le BIM (37 %), suivi des objets connectés (36%), de l’impression 3D (25 %). Puis viennent les outils de réalité virtuelle et augmentée (25 %), les robots (24 %) ; les drones (21%) et 9 % pour les autres technologies.
Il reste à fournir des efforts pour démocratiser l’innovation selon le sondage. Du point de vue des apprentis, les trois principales difficultés rencontrées sont à 38 % un manque de moyens financiers, un manque de formation professionnelle adaptée (32 %), un manque d’information sur les techniques innovantes (31%), un manque de compétences en matière d’innovation (27 %) et un manque de volonté de la part des chefs d’entreprises (19 %) et un manque de lisibilité sur les carnets de commande (10%).
Source : batirama.com / F. Leroy