75 ans plus tôt, la 2e division blindée du général Philippe Leclerc de Hautecloque arrivait porte d'Orléans, traversait la place Denfert-Rochereau, en route vers la Gare Montparnasse. "Alors que l'Europe est chancelante sur ses valeurs, que la France est secouée par des actes antisémites, ce musée rappelle qu'on ne badine pas avec l'Histoire", a déclaré l'adjoint à la Culture de la Ville de Paris Christophe Girard aux journalistes venus visiter le chantier.
2.500 m2, dont une galerie couverte d'une verrière, vont permettre aux visiteurs de s'imprégner des ambiances de la débâcle, de l'occupation, de la résistance clandestine, jusqu'aux dunes de Libye où Leclerc a combattu. Le nouveau musée portera le nom de "Musée de la libération de Paris-Musée général-Leclerc-Musée Jean Moulin", un nom long qui exprime l'intention des concepteurs de faire entendre les témoignages d'un officier débarqué avec les alliés et d'un résistant de l'intérieur, deux hommes qui ne se connaissaient pas et qui, par leur parcours, n'avaient rien en commun sauf d'avoir refusé la logique de l'armistice.
A l'issue d'un parcours chronologique et dialectique, sur fonds colorés différents -gris pour la Résistance, vert de gris pour l'occupation--, conçus par la scénographe Marianne Klapisch, ce sera la première fois que le PC de Rol-Tanguy sera accessible à des visiteurs par groupes de vingt, au bas d'une centaine de marches. Une armoire rouillée, les inscriptions d'époque "PC Rol-Tanguy", "Secrétariat" y avoisinent des tags récents.
Cet abri anti-aérien avait été installé dès 1938 pour l'administration, et les Forces françaises de l'intérieur y avaient installé leur QG les 19-20 août 1944. La Marie de Paris voulait un musée de la Libération plus visible que le précédent. Celui-ci, ouvert de 1994 à 2018 sur la dalle au-dessus de la gare Montparnasse, n'avait jamais dépassé les 14.000 visiteurs annuels, surtout des groupes scolaires de province.