Dans la nuit du 7 au 8 février, les 2.000 bénévoles et travailleurs sociaux ont recensé 3.641 sans-abri dans les rues de Paris, mais aussi dans les parkings, les gares, les halls des hôpitaux, les jardins et les bois, ainsi qu'aux abords du périphérique. "Soit 600 personnes en plus par rapport à la nuit de la solidarité précédente" en 2018, a souligné l'adjointe à la solidarité de la maire de Paris, Dominique Versini.
Parmi eux, 12% sont des femmes. La majorité a entre 40 et 54 ans (40%). Quelque 30% ont entre 25 et 39 ans, 18% entre 55 et 70 ans et 2% ont plus de 70 ans. Plus de la moitié des sans-abri recensés est en errance depuis un an ou plus (58%). Les deux tiers affirment ne jamais appeler le 115 parce qu'ils ne connaissent pas ou parce qu'ils ont connu de mauvaises expériences dans les centres d'hébergement (conditions d'accueil, insécurité).
Plus d'un sans-abri sur deux interrogé cette nuit-là a déclaré penser passer la nuit dans la rue, un sur dix ne savait pas où il allait dormir. Près de la moitié déclarent n'avoir aucune ressource financière (46%), 23% vivent de la mendicité et 18% des prestations sociales. Ils sont 14% à travailler. Si 11% disent n'avoir aucun besoin, une majorité réclament par ordre de priorité un logement, de l'aide dans les démarches administratives, un repas chaud, des vêtements et la possibilité de prendre une douche.
"Après la 2e nuit de la solidarité, Paris poursuivra sa mobilisation pour les sans-abri", a assuré la Ville. Lors de la "nuit de la solidarité", 2.813 places d'hébergement étaient ouvertes dans la capitale dans le cadre du plan hiver, 230 places dans le cadre du plan grand froid.
"La Ville de Paris s'engage à ouvrir au moins 1.500 nouvelles places en 2019. Nous appelons l'Etat à en faire autant", a déclaré Mme Versini, rappelant que le problème des sans-abri est une compétence de l'Etat. En 2019, Paris ouvrira notamment un nouveau centre d'hébergement de 263 places et une halte de nuit dans chaque mairie d'arrondissement.