50 ans d'isolation des planchers bas sur vide sanitaire

50 ans d'isolation des planchers bas sur vide sanitaire

Moteurs pour le vide sanitaire, les planchers poutrelles-hourdis devront attendre la réglementation thermique (RT) 2012 pour connaître des évolutions notables d’un point de vue de l’isolation.




L’isolation des planchers bas sur vide sanitaire possède une date qui va tout changer. Elle va notamment ouvrir de nouvelles possibilités aux artisans en maison individuelle : 1969. « Elle marque l’apparition du plancher poutrelles-hourdis », informe Julien Serri, délégué technique au sein de LCA-FFB (Les Constructeurs et Aménageurs de la Fédération française du bâtiment).

 

« Alors qu’auparavant le béton était coulé sur place, cette technique a également permis au vide sanitaire de se développer. En introduisant la notion de préfabriqué, sans moyen de levage adapté à la maison individuelle, les petites entreprises sur des petits chantiers ont pu désormais se positionner avec des planchers de qualité ». Preuve de l’intérêt de cette solution, 40 ans plus tard, elle reste privilégiée.

 

Un nouveau DTU 23.5

 

Néanmoins, elle s’apprête à quitter le domaine de l’avis technique pour devenir une technicité courante et entrer dans les règles de l’art avec l’arrivée bientôt programmée du NF DTU 23.5 Planchers à poutrelles et entrevous.

 

« Ce nouveau texte est très important pour les maçons. Il va leur apporter un cadre assuranciel et technique avec des évolutions bien encadrées », note Julien Serri. Notamment, il apporte des règles précises de mise en oeuvre pour les différents types d’entrevous qui se partagent ce marché : polypropylène, béton, polystyrène expansé, copeaux de bois, etc.

 

Mais avant cette évolution notable pour les planchers bas sur vides sanitaires, cette technique constructive a connu peu d’évolutions d’un point de vue de l’isolation.

 

1969 – 2012 : une pénibilité réduite

 

L’apparition de systèmes préfabriqués permet de réduire les délais de mise en oeuvre ainsi que la pénibilité © F. Leroy

 

Il faudra attendre près de 33 ans pour que les planchers poutrelles hourdis s’envisagent autrement. La solution de plancher sur vide sanitaire se développe à grande vitesse.

 

« La réglementation thermique (RT) 2012 pour les planchers bas sur vide sanitaire a été une vraie réglementation de rupture », indique Serri. Et pour cause. Elle introduit une obligation, « celle de traiter les ponts thermiques. Dans les années 1980, les planchers sur vide sanitaire n’étaient pas systématiques.

 

Quand ils étaient réalisés, il s’agissait plutôt de planchers avec des entrevous en maçonnerie béton aggloméré ou terre cuite, note Marc Granier, directeur bâtiment et génie civil au sein de l’Apave. Puis sont apparus, les systèmes de planchers réalisés à partir de poutrelles préfabriquées en béton, associées à des entrevous polystyrène à languette ».

 

Une solution devenue un classique qui a ensuite répondu à la contrainte réglementaire en se dotant de rupteurs de ponts thermiques longitudinaux et transversaux. « Elle a été une première réponse thermique et à un besoin d’économie d’énergie en favorisant une meilleure isolation de l’enveloppe », reprend Julien Serri.

 

Des délais de mise en oeuvre raccourcis

 

l’entrevous et la performance thermique globale du plancher », appuie Marc Granier. Mais pas seulement. « Tous ces systèmes ont élargi l’offre préfabriquée. Ils sont également des réponses adaptées à des notions de délais », continue le délégué technique au sein de LCA-FFB.

 

« En plus de la RT 2012, notre partenaire industriel a été un acteur important. Pendant la crise du bâtiment, les fabricants ont continué à innover et à rester à notre écoute afin de baisser les coûts de construction et d’agir d’un point de vue de la pénibilité sur les chantiers.

 

Et cela a été encore plus vrai pour les planchers sur vide sanitaire ». À l’instar des entrevous composés d’aggloméré de bois et de ciment ou de polypropylène dont la légèreté a grandement facilité la manutention, la mise en oeuvre, et de fait réduit la fatigue pour les compagnons.

 

RT 2012 : Vers des planchers tout en un

 

Des planchers tout en un apparaissent en intégrant le chauffage © Seac

 

Sur ce marché des planchers bas sur vides sanitaires, une autre innovation de rupture consécutive à la RT 2012, reste notable. « Désormais, nous avons l’alternative de mettre en oeuvre soit des planchers poutrelles hourdis associés des entrevous non isolants dont la performance thermique dépend de l’épaisseur et de la nature de l’isolant en sous-face de la dalle flottante, soit des planchers qui ne sont pas uniquement structurels, mais également isolants et chauffants », ajoute Julien Serri.

 

Des nouveaux procédés qui ne nécessitent pas de systèmes de levage, et qui permettent de s’affranchir de la chape flottante. D’abord, la performance thermique du plancher bas est assurée par la gamme d’entrevous et de rupteurs thermiques proposée. Ensuite, les tubes du chauffage sont intégrés non pas dans la chape flottante, mais dans la dalle de compression qui affiche seulement 56 mm d’épaisseur pour une structure également composée de poutrelles sans étais, et d’entrevous moulés. Ainsi, le circuit de chauffage ne nécessite ni isolant rapporté, ni dalle flottante.

 

Attention au respect du NF DTU 23.5

 

Cette réponse est d’autant plus pertinente que la question d’incorporations dans les planchers reste problématique pour les maçons. Car souvent, pour faire l’économie d’une chape de ravoirage, les gaines de plomberie ou de chauffage sont incorporées directement dans la dalle de compression sur les poutrelles et entrevous. Or, elles doivent normalement être positionnées… dans une chape.

 

Conséquence : des sinistres apparaissent. Si ces systèmes de planchers permettent d’intégrer les tubes de chauffage dans la dalle de compression, attention à son épaisseur. Le nouveau NF DTU 23.5 proscrit toute incorporation de gaines dans une dalle de d’épaisseur inférieure à 5 cm. Pas question non plus de s’affranchir avec ces nouveaux systèmes tout en un de la gestion des interfaces.

 

Reste que les efforts industriels ont permis d’alimenter le marché, « de produits aujourd’hui très techniques et très performants aussi d’un point de vue thermique. Néanmoins, ils nécessitent du personnel qualifié, et une compétence accrue », note le délégué technique de la FFB.

 

2020 : Vers une structure gros oeuvre allégée et bas carbone

 

Alors que la plupart des innovations dans le bâtiment ont suivi les réglementations thermiques, quel va être l’impact de la Réglementation environnementale (RE) 2020 fondée sur le label E+ C- pour ces planchers poutrelles-hourdis sur vide sanitaire ?

 

La RE 2020 ouvre déjà la voie au développement des planchers légers, le gain en poids favorisant un allégement de la structure. L’apport de matière étant diminuée, elle améliore l’impact carbone du bâtiment. « Pour la partie énergie, les procédés existants sont déjà très performants au niveau de l’isolation et de la consommation », note Julien Serri. Conséquence : pour franchir le cap de la réduction de l’impact carbone avec un impact non négligeable sur le choix des produits et des modes constructifs, le délégué technique de LCA-FFB, augure une réflexion sur la mise en place de béton bas carbone, qui fait appel à des technologies de rupture.

 

« Les industriels en sont déjà à un stade avancé, mais pour l’instant la demande n’est pas là ». Reste que cette évolution va être un des enjeux demain pour ces planchers sur vide sanitaire, entraînant également des changements dans les habitudes de mise en oeuvre. Quant à l’entrevous lui, il aura toujours lieu d’être en tant qu’isolant.

 

Des tendances « planchers » à suivre

 

Plancher chauffant/rafraîchissant dans la dalle de compression

 

 

La Seac a développé un plancher chauffant/rafraîchissant : le Seac-Clima. Il permet d’incorporer les tubes multicouches aluminium, garantis anti-boue, dans la dalle de compression des planchers, et ce autant en vide sanitaire sur une plancher hourdis isolant qu’en étage sur un plancher Seacbois, ou dans les ERP et logements collectifs sur un plancher PLTA-Seacbois. Ce système économise du temps de mise en oeuvre du plancher en évitant la pose de la dalle flottante sur isolant. Il diminue ainsi l’épaisseur totale du plancher, tout en gardant une régulation pièce par pièce conforme au NF DTU 65.14 P2.

 

Polystyrène extrudé

 

 

Floormate 200 SL-X d’Isover est un panneau de polystyrène extrudé pour l’isolation thermique des planchers bas. De couleur bleue, à bords feuillurés, il annonce une haute résistance thermique et mécanique avec surface de peau lisse. Insensible à l’humidité, résistant à la compression et au fluage, il autorise une pose sans polyane d’interposition avec la chape. Pour l’isolation sans ou sous plancher chauffant/rafraîchissant réversible, et également compatible avec des chauffages intégrés à eau ou électrique, il permet également une pose directe de carrelage scellée.

 

Plancher isolant intelligent

 

 

Le plancher Equatio VS a été conçu pour répondre de manière optimisée à la RT 2012. Parce que chaque projet est spécifique, Rector propose différents niveaux de performance en combinant une poutrelle, un entrevous, et une box 2VS (traitement en périphérie) ou une Box 3 VS (traitement en périphérie + refend). La performance est modulable. Les choix constructifs sont respectés. L’épaisseur des murs réduite, et le traitement des ponts thermiques s’effectue sous cloisons. Une solution qui se décline aussi avec le système de chauffage en rouleaux prêts-à-dérouler Modul+Easy.

 

Laine de verre par projection

 

 

Pour isoler en sous-face des planchers, Knauf Insulation a développé JetSpray : une solution d’isolation en laine de verre qui allie son efficacité thermique à souffler à la mise en oeuvre par projection. Ce système se compose de la laine à souffler, livrée en vrac. Il comprend un liant organique à base de résines en dispersion aqueuse, à diluer dans l’eau et un primaire d’accroche de type dispersion aqueuse d’alcool polyvinylique, livré prêt à l’emploi. Avec une résistance thermique jusqu’à 5,8 m2 K/W, il dispose d’un rapport densité/performance thermique : 52 kg/m3 pour une conductivité thermique de 0,036 W/m.K.




Source : batirama.com / S. Lacaze-Haertelmeyer

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