Le maire UMP Pierre-Christophe Baguet disposant d'une confortable majorité, le nouveau PLU a été adopté à 37 voix contre 18 pour la construction d'environ 310.000 m2 sur cette bande de terre de 11,5 hectares sur la Seine.
L'opposition et une poignée d'élus de la majorité n'ont pas ménagé leurs efforts, alignant près d'une vingtaine d'orateurs pour demander au maire "de revenir sur son projet de bétonnage", "une véritable impasse financière" qui "trahit les engagements électoraux pris par le maire en 2008".
Les opposants, dont certains demandaient le report du vote, ont prédit de nombreux recours devant la justice, bloquant toute avancée dans l'attente d'une décision et ils ont avancé des problèmes de transport et de cadre de vie. Ils refusent que l'île se transforme "en Ibiza la nuit et en quartier de La Défense le jour".
Au coeur du conflit, le projet de l'architecte Jean Nouvel qui veut bâtir cinq tours hautes d'une centaine de mètres sur les anciens terrains Renault, pour équilibrer les charges financières liées à la densité des équipements culturels.
Après discussions, le maire de Boulogne a décidé de réduire de 20% ces hauteurs, amenant à 120 mètres la plus haute tour qui doit abriter un hôtel et à 100 mètres les autres destinées à héberger des bureaux.
Un long jardin couvert sous verrière, des commerces, des cinémas, et des pôles d'art et de musique à chaque extrémité sont également prévus.Thierry Solère, conseiller UMP de Boulogne-Billancourt, en conflit avec le maire qui lui a retiré mi-mai sa délégation de premier adjoint, s'est élevé contre la densification de l'île, demandant une nouvelle fois l'organisation d'un référendum local.
L'ancien maire de Boulogne et sénateur, Jean-Pierre Fourcade, farouche opposant de son successeur, a critiqué la part importante donnée aux bureaux contre les logements, affirmant que le vote du nouveau PLU "n'aurait que peu d'effet" après la publication d'une loi visant à faciliter la mise en chantier des projets des collectivités locales d'Ile-de-France.
Pierre-Christophe Baguet a balayé les arguments de ses opposants, affirmant ne pas être un "kamikaze". Il a refusé la tenue d'un référendum local qui "fragiliserait l'enquête publique en cours", tout en se prononçant en faveur d'un "questionnaire élargi à la rentrée".
Source : batirama.com / AFP