Le secteur du matériel et des équipements repart doucement mais sûrement après avoir subi une lourde chute des carnets de commande. Selon Maryvonne Lanoe, commissaire général, le chiffre d’affaire a dévissé, passant de 100 milliards de dollars, avant la crise, à 55 milliards en pleine tourmente.
Aujourd’hui, les professionnels tablent sur un chiffre d’affaires de 70 milliards. Une perspective optimiste qui permet à ce jour d’assurer un taux de couverture du salon de 90 %, soit 160 000 m2 nets en surface.
Intermat souhaite donc inscrire sa communication dans le contexte global de la construction, secteur porteur en termes d’emplois. Sont ainsi prévues des rencontres interprofessionnelles entre fabricants de matériel et utilisateurs (entreprises de construction). D’où la mise au point d’un nouveau format pour les traditionnelles journées Pré-intermat qui seront traitées sous un angle économique et technique.
En termes d’emploi, l’intérim occupe une place spécifique, explique Dominique Glaymann, docteur en sociologie. Deux tiers des entreprises du secteur de la Construction font appel à des intérimaires. Deux raisons expliquent ce phénomène : la saisonnalité et le caractère provisoire des chantiers, mais aussi la carence et les difficultés à fidéliser la main d’œuvre.
Les missions sont en effet courtes (entre 8 à 15 jours en moyenne). Le niveau de recrutement des intérimaires est un indicateur avancé de la conjoncture, explique Dominique Glaymann. Ainsi, la Construction (qui représente 10 % de l’emploi salarié en Franc) recrute un quart des intérimaires, en majorité des hommes âgés de plus de 30 ans.
En examinant le profil des intérimaires, on constate qu’une grosse majorité d’entre eux sont peu qualifiés. L’intérim est vécu comme une solution provisoire car elle traduit souvent la précarité de l’emploi et son intermittence.
Une autre part des intérimaires (10 %) sont des ouvriers qualifiés qui recourront à cette solution pendant une partie de leur vie (10 à 15 ans). Le sociologue assimile ce type d’emploi à une forme de choix qui engendre mobilité et souplesse, quant au lieu et aux périodes de travail.
"Le secteur des matériels et équipement recourt peu à l’emploi intérimaire mais il recrute", explique Pierre Le Boucher qui ajoute : "il a besoin que l’on modernise son image. Dans nos industries du matériel, un mécanicien ne travaille plus les pieds dans la boue. Il dispose d’outils modernes comme une boîte de diagnostic qui facilite sa tâche". Des perspectives à découvrir donc à Intermat du 16 au 21 avril au parc des expositions de Paris Villepinte.
Source : batirama.com / Fabienne Leroy