La discussion au Sénat concernant ces diverses motions a entraîné une grande tension entre le M5S et son partenaire gouvernemental, la Ligue (extrême droite), qui a voté en faveur des textes soutenant ce projet.
"Il ne faut pas se leurrer, la question politique reste ouverte. Nous comprenons les positions historiques du M5S, surtout sur un thème identitaire, mais si vous faites partie d'un gouvernement et le Premier ministre dit que l'ouvrage doit être réalisé, alors il n'y a pas d'alternative, c'est aussi une question de crédibilité du gouvernement dans son ensemble", a déclaré le chef des sénateurs de la Ligue Massimiliano Romeo.
"Il est clair qu'avoir deux partis de la majorité gouvernementale qui votent de manière diverse pose une question politique évidente que l'on ne peut pas nier et ceux qui votent contre le projet devront assumer la responsabilité politique des conséquences", a-t-il ajouté.
Le M5S, opposé depuis toujours à ce TGV, demandait au Parlement de bloquer la réalisation de cette ligne à grande vitesse estimant que "le projet est inutile, coûteux et vieux", mais cette motion a été rejetée par 181 voix contre et 110 pour. Les deux autres motions favorables à la construction de la ligne présentées par des partis d'opposition (Parti démocrate et +Europe) ont recueilli respectivement 180 et 181 voix pour.
La bataille autour des motions, un document qui n'a pas de valeur juridique contraignante, était purement symbolique pour le M5S qui menait un combat perdu d'avance. En effet, le Parlement italien a adopté en 2016 une loi sur la réalisation de ce projet franco-italien et il faudrait une nouvelle loi du Parlement pour y mettre un terme.
Le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte avait en outre estimé il y a une quinzaine de jours que ne pas réaliser la ligne ferroviaire "coûterait beaucoup plus cher" que de mener le projet à son terme. Selon un sondage publié en début de semaine, sept Italiens sur dix sont favorables à ce projet qui vise à réduire les transports de marchandises en camions au profit du rail et à diviser par deux le temps de trajet pour les passagers, en mettant Turin à deux heures de Lyon.