"C'est un chantier historique, exceptionnel. On ne reconstruit pas une piste tous les jours", a expliqué le directeur de Paris-Orly, Régis Lacote. La piste 3 d'Orly, l'aéroport du sud de Paris géré par Aéroports de Paris (ADP), a été construite en 1947 et allongée en 1959 pour atteindre une longueur de 3.320 m.
Depuis, elle a fait l'objet de plusieurs opérations de grosse maintenance. Mais "aujourd'hui on est arrivé à une phase où il faut qu'on reconstruise une partie de la chaussée", qui présentait des désordres structurels, a expliqué M. Lacote. Les deux-tiers Ouest de la piste doivent être déconstruits et reconstruits totalement et le tiers Est est rechargé en enrobé.
La fermeture de la piste 3 pendant toute la durée des travaux qui ont débuté le 28 juillet et celle de la piste 2 jusqu'à début septembre -limitant les opérations sur la plateforme pendant la première phase à une seule piste- ont demandé des ajustements de programme de la part des compagnies aériennes.
En tout 4.600 vols sur un total de 55 à 60.000 ont été annulés, 3.000 reprogrammés et un nombre limité reporté sur l'aéroport de Paris-Charles de Gaulle, selon ADP. Ces changements affectent plus particulièrement les périodes de plus forte activité qui sont les mois de septembre jusqu'à la mi-octobre, avec une densité des vols affaires beaucoup plus importante qu'au mois d'août.
Pendant toute la durée du chantier, les travaux provoqueront des survols inhabituels pour les populations du nord-est du Val de Marne et de la Seine-et-Marne mais aussi à partir du 2 septembre pour celles des communes de la vallée de l'Orge au sud de l'aéroport, a précisé M. Lacote.
Pour optimiser l'approvisionnement du chantier en matériaux et réduire l'impact de la circulation des poids lourds, les quelque 300.000 tonnes de gravats issus de la démolition des 185.000 m2 de dalles en béton sont concassés sur place et réutilisés pour les deux tiers dans la structure de la nouvelle piste et pour un tiers pour être recyclés sur des chantiers du sud de l'Ile-de-France.
Le chantier a réservé quelques surprises avec la découverte de ferraillages particulièrement robustes, vestiges de hangars pour dirigeables datant de 1923, et de quelques obus de l'armée allemande retrouvés dans les accotements de la piste.