"Le projet de loi de finances - PLF - pour 2020 dévoilé par le gouvernement révèle un tir croisé sur le secteur du bâtiment et ses marchés", a regretté la Fédération française du bâtiment (FFB).
Le secteur avait multiplié les appels avant la présentation du projet de budget, passé en conseil des ministres mais qui avait été dévoilé la veille au soir, car il craignait la diminution de plusieurs aides publiques.
De fait, le bâtiment, qui espère désormais peser sur les débats parlementaires, n'a pas d'obtenu d'arbitrage favorable sur ses deux principales revendications: le maintien d'une aide à la rénovation énergétique pour les plus fortunés, d'un côté, et la prolongation en l'état du prêt à taux zéro (PTZ), de l'autre.
Le PTZ est l'une des principales aides à l'accession à la propriété : à partir du 1er janvier, il ne sera plus possible d'y recourir pour les logements neufs dans les zones dites "détendues", où l'offre d'habitat est jugée suffisante. Cette extinction, qui pèse surtout sur le marché des maisons, était prévue mais le secteur espérait un sursis, certains acteurs assurant avoir l'oreille du ministre du Logement, Julien Denormandie, qui a d'ailleurs promis un rapport sur le sujet dans les prochaines semaines.
"La fracture territoriale s'en trouvera accentuée et le mitage du territoire, accéléré", a assuré la FFB. Quant à la question de la rénovation énergétique, le gouvernement avait déjà annoncé en cours de semaine que l'actuel crédit d'impôt (CITE) serait transformé en prime immédiatement versée aux ménages dès la fin des travaux, mais que les 20% les plus aisés en serait exclus.
Par ailleurs, la fédération regrette la réduction de plusieurs avantages fiscaux du secteur: ses exonérations sur le gazole non routier (GNR) prendront fin, même si la mesure doit s'étaler sur plusieurs années, et le système de la "déduction forfaitaire spécifique" (DFS), qui s'apparente à un allègement de charges, doit être réduit.