"La concession actuelle du Stade de France ne sera pas prolongée à l'issue de l'échéance contractuelle (30 juin 2025)", a annoncé le ministère dans une synthèse du budget 2020. Conclu le 29 avril 1995, entre les deux tours de la présidentielle, le contrat entre l'Etat et le Consortium Stade de France, formé par Vinci et Bouygues, prévoyait que ce dernier construise l'enceinte en échange d'une concession sur 30 ans.
Un modèle qui s'est révélé coûteux pour les finances publiques: non seulement l'Etat a investi 191 millions d'euros sur les 361 qu'ont coûté le stade, mais il a aussi versé l'équivalent de 115 millions d'euros au consortium, en guise d'indemnité pour absence de club résident. Le ministère a aussi indiqué qu''une mise en concurrence" serait "probablement lancée en 2022", mais le futur modèle de gestion n'est pas décidé.
En novembre 2018, le gouvernement promettait de statuer sur "les grands principes" du modèle économique d'ici fin 2019. "Nous ne sommes pas dans l'urgence", a déclaré la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, lors d'un point-presse sur le budget 2020.
Ainsi, une vente pure et simple du stade de 80.000 places, situé à Saint-Denis, où la France avait gagné sa première Coupe du monde de football en 1998, n'est toujours pas exclue "si une proposition sérieuse venait à être formulée d'ici là", indique aussi le ministère.
"Pour l'instant, il n'y a pas eu d'offre", a précisé une source au sein du cabinet de Roxana Maracineanu. "A l'instar des autres stades européens, l'optimisation économique du Stade de France passera à l'avenir par une meilleure implication des organisateurs d'événements sportifs à la gestion du Stade de France, soit les fédérations françaises de football et de rugby", qui utilisent l'enceinte pour les rencontres des Bleus, note aussi le ministère.
Le choix du futur modèle se pose alors que le Stade de France sera au coeur les Jeux olympiques de Paris-2024. Dans cette perspective, le consortium avait proposé à l'Etat un vaste plan de rénovation de l'enceinte, à hauteur de 450 millions d'euros, en proposant d'en financer une partie dans le cadre d'une poursuite de la concession. Le gouvernement avait déjà décliné cette offre.