C’est l’ouvrage phare de l’Agence Qualité Construction et de la Fondation Excellence SMA estime Philippe Estingoy, directeur général de l’AQC. Créé il y a 20 ans, ce classeur répertorie 75 cas de sinistres les plus fréquemment observés qui donnent lieu à des prises en charge par l’assureur construction du responsable.
D’où l’implication de la Fondation Excellence SMA dont le groupe (SMA) est très présent sur le marché de l’assurance construction (30 %) via sa mutuelle d’assurance née il y a 160 ans. « Cet ouvrage est le reflet de ce que nos experts observent au quotidien sur le terrain » précise Fabienne Tiercelin, déléguée générale de la Fondation Excellence SMA….
Les techniques de construction évoluant ainsi que les réglementations, de nouveaux cas de sinistres ont été répertoriées et intégrés dans l’ouvrage. C’est le cas de la construction bois dont les pathologies ont été mieux identifiées (Dégradation par l’eau et l’humidité des parois et ossature bois ; Les attaques des bois par les agents biologiques). A noter également de nouvelles fiches relatives aux revêtements d’imperméabilité sur les ouvrages neufs ou encore la rénovation de systèmes d’ITE sur façades.
Enfin, la nouvelle édition intègre des pathologies typiques du milieu tropical et recensées dans les départements ultra-marins. Parmi les sinistres traités en milieu tropical, citons le glissement des sols et désordres des murs de soutènement, les couvertures, les toitures terrasses, balcons et coursives ou encore les installations photovoltaïques surimposées.
A noter que ces fiches éditées sous format papier sont en ligne en accès gratuit sur les sites internet de l’AQC et du groupe SMA. Une application mobile (AppliAQC) lancée en 2013 permet de les consulter facilement sur un smartphone.
Selon l’AQC, le nombre de consultations (gratuites) sur internet s’établit à 100 000 fiches vues par an, Parmi le top 3 des fiches les plus consultées, notons les sinistres relatifs aux infiltrations d’eau par seuil de porte- fenêtre (dégâts des eaux), les fissurations en maçonnerie en maisons individuelle et enfin, les décollements et soulèvements de carrelage.
L’AQC a fait le point sur un sinistre important en termes de déclarations et de coût concernant les maisons individuelles, celui lié aux mouvements des fondations. (l’étude est obligatoire pour toute construction de logements collectifs)
La donne législative va en effet changer puisque l’article 68 de la loi Elan impose une étude des sols dans le cadre de trois nouveaux textes législatifs et deux décrets qui seront applicables au 1er janvier 2020.
Ainsi, au terme de la nouvelle loi, le vendeur d’un terrain devra fournir une étude géotechnique (ou étude de sols) annexée à la promesse de vente (coût évalué entre 400 et 600 euros). Par ailleurs, lors de la conception du projet de construction, le maître d’ouvrage devra diligenter une autre étude géotechnique approfondie (relatif au phénomène de retrait gonflement argile,-RGA- responsable de nombreux sinistres).
Le maître d’ouvrage pourra être exempté de cette seconde étude, nommée G2Pro (coût de l’ordre de 1200 euros), s’il respecte les techniques particulières de construction connues et citées dans l’arrêté listant les risques naturels départementaux.
Soulignons que la loi Elan définit 4 zones d’exposition relatives au phénomène de RGA : non classifié, faible, moyen et fort. Or, 93 % des sinistres concernent désormais les zones d’aléas classées « fort et moyen ». En fait 52 % du territoire s’avère problématique par rapport à cette pathologie résume l’AQC. Des conseils de construction sont justement indiquées dans la fiche A 02 qui traite de ce sinistre en particulier dans le nouveau classeur.
Des conseils de construction sont donnés pour éviter les 75 pathologies recensées dont les mouvements de fondations des maisons individuelles
Source : batirama.com / Fabienne Leroy