A la question "dans l'idéal, si vous aviez le choix, où préféreriez-vous vivre ?", 45% d'entre eux répondent "à la campagne", 41% "dans une ville moyenne" et 13% seulement dans une métropole. Une répartition qui ne varie quasiment pas en fonction de l'âge ou du niveau de diplôme.
"L'enquête montre que le rural est bien plus demandé que l'urbain et qu'en milieu urbain les villes moyennes sont bien plus attractives que les villes de 200.000 habitants et plus", selon cette étude conduite auprès de plus de 15.000 personnes. Un résultat qui va à l'encontre d'"idées reçues concernant la fracture territoriale", estime Luc Rouban, directeur de recherches au CEVIPOF."
L'explication la plus courante du mouvement des gilets jaunes est (...) que les périphéries rurales, de plus en plus dépourvues de services privés ou publics, s'opposent désormais à des agglomérations métropolitaines attractives qui concentrent les richesses", poursuit-il. Or, "l'absence de services de proximité" en milieu rural "ne produit pas une désaffection pour la campagne".
"Le rural reste très demandé", alors que les grandes villes "constituent des destinations imposées par leur offre d'emplois ou leurs ressources éducatives", selon cette étude. Le rural attire "autant pour son cadre de vie que pour son coût immobilier plus bas". Les points noirs des communes rurales (moins de 3.500 habitants) sont en revanche "l'absence de transports en commun, l'accès aux services culturels mais aussi à des lieux de sociabilité comme les salons de coiffure".
Inversement, "leur handicap est moindre, comparé à la situation moyenne que l'on observe dans toutes les communes, en matière d'éducation, d'accès aux services de sécurité, mais aussi d'internet haut débit". L'enquête AMF-CEVIPOF a été conduite à partir d'un questionnaire de 68 questions par IPSOS SOPRA-STERIA, du 14 au 20 juin auprès de 15.308 personnes constituant un échantillon représentatif inscrites sur les listes électorales.