Si l’on considère les travaux de second oeuvre et de finitions, les entreprises ont à disposition une palette impressionnante de produits et systèmes. Lesquels offrent, dans chaque domaine, des solutions très variées, avec quelques tendances fortes .
Parmi ces tendances, on note une technicité accrue doublée d’une plus grande facilité de mise en oeuvre, prise en compte des problématiques de santé à travers, notamment, la qualité de l’air, et approche environnementale au sens large (recyclage, réduction de l’impact carbone, production de FDES, contribution à efficacité thermique…).
Pour exemple : un produit aussi « banal » qu’une plaque de plâtre n’en finit pas d’évoluer. Ainsi, les industriels ont généralisé les solutions quatre bords amincis, particulièrement pour des applications en cloisons de grande hauteur ou en plafond.
Ils développent également une approche système pour des applications spécifiques, avec des complexes de cloisons acoustiques de grande hauteur ou des cloisons séparatives de logements répondant aux exigences de la NRA. Sans oublier les plaques à haute dureté et/ou dépolluantes, ou encore les services de découpe sur mesure mis en place pour tout type d’applications décoratives et techniques.
Même constat du côté des isolants. Lesquels, si l’on s’intéresse au doublage collé, sont de plus en plus souvent proposés avec un isolant polystyrène (PSE) graphité, doté de lambda de 0,032 ou 0,030 – supérieurs à ceux d’un PSE classique.
Résultat : à épaisseur égale, la résistance thermique est plus importante, évitant ainsi l’augmentation de l’épaisseur de la paroi tout en renforçant les caractéristiques d’isolation thermique. Ce besoin fait également émerger de nouvelles options de panneaux en mousse polyuréthane jusque-là rarement utilisés.
Ces derniers affichent un lambda à 0,022. Plus performants encore, les panneaux isolants sous vide (PIV) conjuguent performance thermique (R = 5,71 m2/K/W) et faible épaisseur (40 mm). Peu utilisés, ils s’avèrent pertinents lorsque l’espace est très réduit et qu’il est impossible d’épaissir les parois.
Les laines minérales, quant à elles, évoluent dans trois directions : amélioration du lambda de la laine pour, à épaisseur égale, isoler davantage – les lambda de 0,032 et 0,030 ne sont plus rares sur les chantiers ; évolution des systèmes de fixation en paroi dans le cas de complexes de doublage sur ossature ; intégration de plus en plus importante de composants issus du recyclage et/ou biosourcés (liants ou fibres naturelles).
Nette progression également des produits biosourcés (laine de bois, de chanvre, de lin…) qui ont un écobilan sans comparaison avec les produits classiques. Désormais, ils rentrent dans le cadre réglementaire et sont certifiés Acermi.
Finitions multiples et palettes de décors élargie
© Zolpan
Concernant les produits de finition, le papier peint, les carrelages et le vinyle ou le linoléum jouent les caméléons, imitant ici le bois ou la pierre, là le métal ou les matières comme le cuir. Les sols vinyles ou PVC ont vu leur mode de pose évoluer grâce à l'intégration de clips adhésifs qui remplacent les colles tandis que les produits se dotent d'une couche en polyester isolante thermique et acoustique.
Le renouveau de la peinture
Dans le domaine de la décoration intérieure, la peinture a fait un come-back extraordinaire ces dix dernières années. L’offre s’est considérablement étoffée et l’on trouve aujourd’hui une palette de décors très élargie, tant dans les aspects (mat, satiné, brillant) que dans les effets de matières ou dans les couleurs. La tendance forte ? Les fabricants n’ont de cesse aujourd’hui de proposer une offre dynamique sur le plan environnemental. Pas une gamme qui n’y fasse référence et plus de 90% des peintures sont en phase aqueuse ou à haut extrait sec, y compris pour celles dédiées au bois et au métal. |
Isolants : un marché relativement stable
Pas si simple d’appréhender le marché des isolants dont l’évolution est en prise directe avec la construction neuve – promotion immobilière et maison individuelle – et avec le secteur de la rénovation.
Dans le neuf, les signaux, qui étaient à l’orange avec une baisse continue des mises en chantiers depuis quatre ans, indiquaient, cet été, un léger frémissement avec + 1,3 % pour le logement(1). Dans l’ancien, en dépit des aides à la rénovation énergétique, le marché stagne (+0,3 % cette année (1).
Les isolants suivent donc, bon an mal an, ces courbes, sachant que la répartition entre neuf et rénovation reste équilibrée à 50/50. Côté produits, tout dépend du type de travaux. Si l’on considère les combles, 40% du marché de l’isolation sont réalisés en rénovation de combles perdus, et on note ici un fort développement du soufflage mécanique au détriment des solutions panneaux ou à dérouler.
La laine majoritaire dans les combles
Pour les combles aménagés, les panneaux de laine minérale restent encore très majoritaires, en raison d’un excellent rapport qualité/prix. Pour les parois, le PSE reste, selon les industriels, majoritaire dans la construction neuve, notamment grâce aux doublages collés, des systèmes économiques et performants. |
Eric Torcol, président de la société Moquette Peinture Rénovation
Eric Torcol
Batirama : Dans les deux domaines qui vous intéressent, peinture et revêtement de sol, que constatez-vous en termes d’évolution produits depuis deux ans ?
E. Torcol : Nous ne constatons pas d’innovation particulière. Par exemple dans le domaine de la peinture, des évolutions qui nous faciliteraient l’application des produits. En revanche, depuis la réglementation sur les COV en 2010, on observe de nombreuses évolutions sur le caractère écologique des produits qui nous sont proposés, telles des peintures captant les polluants à l’intérieur des locaux. Quant aux revêtements de sol, pas d'évolution particulière si ce n’est l'effort des fabricants pour mettre leurs produits au niveau des normes européennes.
Vos clients sont-ils demandeurs de produits plus écologiques, comme les peintures dépolluantes ?
Ils commencent à s'y intéresser, mais sans vraiment nous demander de les appliquer. De notre côté, nous avons pris le parti de les mettre en oeuvre quasi systématiquement et sans surcoût chez nos clients particuliers. Cela représente environ 50% de nos chantiers. En termes d'environnement, leurs interrogations portent davantage sur nos pratiques de récupération, de traitement des déchets et de recyclage des matériaux. D’ailleurs pour les revêtements de sol, nous avons mis en place avec la profession une filière de traitement et de recyclage des déchets qui fonctionne bien. Nous disposons également d'une station de lavage dans nos locaux dédiée au nettoyage des outils (rouleaux, pinceaux…)
Au chapitre des tendances décoration et design, quelles sont les demandes de vos clients ?
Un peu de papier peint, moins qu’il y a deux trois ans. Il s’agit de touches décoratives ponctuelles au sein d’un univers blanc ou gris. Pour les sols, tous marché confondus, nous posons de plus en plus de parquets et de PVC. Le textile revient difficilement sur le devant de la scène. Pourtant, les dalles de moquette ont de vraies propriétés écologiques. |