La présence française au CES de Las Vegas est tellement importante – 417 entreprises françaises en 2019, selon Olivier Ezratty - et régulièrement croissante que depuis 7 ans déjà, une journée de présentation, baptisée CES Unveiled ou CES dévoilé, est organisée à Paris.
Elle s’est tenue le 22 octobre. Les organisateurs y ont dévoilé les grands thèmes du prochain CES : véhicules électriques et autonomes grâce à la 5G, premières « voitures volantes », téléviseurs 8K, le tout lié par de l’Intelligence Artificielle ou AI pour Artificial Intelligence, à la fois décentralisée et dans le Cloud.
L’IoT (internet of things ou internet des objets) est toujours un solide thème du CES. Virtuellement tous les matériels exposés sont connectés. Et les différents groupements qui défendent et développent les protocoles de communication profitent souvent du CES pour annoncer leurs dernières avancées. ©PP
Le CES – Consumer Electronics Show – est un salon consacré à l’électronique grand public. Mais c’est aussi un endroit où les exposants se parlent entre-eux, nouent des alliances et font leur marché : on trouve au CES les derniers processeurs pour ordinateurs, tablettes et téléphones, tout comme les puces qui rendent possible les communication4 G, 5G, Lora, etc.
En principe consacré aux produits grand public, le CES s’est élargi depuis une dizaine d’années aux smart cities, capitalisant sur le développement du numériK et des protocoles de communication. Le CES est d’ailleurs traditionnellement le forum où la ZigBee Alliance, le Thread Group et tous les autres annoncent les dernières avancées de leurs protocoles.
Cette année encore, Thread Group devrait présenter les progrès de l’adoption du protocole Thread – sans fil, seulement les couches transport, sans couche application, structure maillée et IPV6 – par différentes couches d’application.
A côté de ces thèmes très techniques, on voit aussi au CES des hectares d’appareils domestiques connectés, depuis les fours jusqu’aux machines à laver, en passant par les miroirs de salles de bains et les robinets, les serrures, les portails, l’arrosage. Un hall entier est consacré à l’automobile et on trouve de très, très nombreuses offres de solutions permettant aux propriétaires de chats et de chiens de jouer avec eux à distance, de surveiller leur alimentation, etc.
La commande vocale, l’un des thèmes les plus chauds depuis cinq ans, sera toujours là, mais elle est désormais tenue pour acquise et ce n’est plus l’absolue nouveauté. On devrait néanmoins pouvoir mesurer ses progrès, avec le développement de robinets de salles de bains et de cuisines compatibles avec Alexa d’Amazon ou Google Home ou Homekit d’Apple.
Le développement de la 5G passera d’abord par des applications de machine à machine, avant d’atteindre les matériels grand public. Les organisateurs du CES prévoient un fort développement de la 5G dans l’automation de l’agriculture, par exemple. ©PP
La 5G et son déploiement remplacent cette année la commande vocale en tant que thème le plus discuté, le plus prometteur de merveilles à venir. Gardons cependant à l’esprit que la 5G n’est pas une norme de télécommunication, mais une collection de normes qui recouvrent toutes les télécommunications depuis le bas débit, type Lora et Sigfox, au très haut débit qui rendra possible des interventions chirurgicales à distance en temps réel.
L’ensemble des normes regroupées sous le nom de 5G ne sont d’ailleurs pas encore toutes publiées, notamment celles qui portent sur le bas débit. En ce qui concerne le très haut débit, il n’est pas du tout certain que ce soit appelé à un développement dans le bâtiment. Les ondes de la 5G très haut débit se comportent comme la lumière : n’importe quel obstacle opaque stoppe leur transmission. D’ailleurs aucun spécialiste de la GTB n’a annoncé pour l’instant de nouvelles solutions profitant de la 5G.
En revanche, pour les smart cities, la 5G semble prometteuse et quantité d’exposants au CES devraient mettre en avant des solutions de pilotage de véhicules autonomes, de pilotage de l’éclairage public, des feux de signalisation routière, des caméras vidéo dispersées partout, etc. La 5G devrait aussi devenir l’interface de choix pour le pilotage des drones et des machines télécommandées sur les chantiers.
L’intelligence artificielle comme par l’ajout d’une puissance de traitement locale dans les objets connectés, qu’il s’agisse des véhicules autonomes ou des automates de GTB. Ce qui leur confère des possibilités d’auto-apprentissage et de prise de décision autonome, sans nécessairement passer par la puissance de calcul du Cloud. ©PP
En ce qui concerne l’intelligence artificielle, les organisateurs du CES imaginent son développement conjointement avec celui du Cloud. L’AI (Artificial Intelligence) commence par ajouter de la puissance de traitement autonome dans les appareils sur le terrain, autrement dit du edge computing.
Cette puissance de traitement sert avant tout à l’auto-apprentissage des situations, pour donner aux machines des possibilités d’adaptation et de décision autonome, sans passer par le Cloud (les data centers). Ce qui fiabilise leur fonctionnement, dans la mesure où les connexions internet peuvent être en panne. Mais n’écarte pas non-plus les apports du Cloud dont la puissance d’analyse des données est sans pareil.
Parmi les exposants au CES Unveiled de Paris, AITHEON a développé une offre pour les petites entreprises, en mariant AI et robotique. Son offre consiste en une application qui ressemble à un ERP et tourne dans le cloud Amazon (AWS). L’application va observer le fonctionnement de l’entreprise et proposer des améliorations. L’idée, que ses développeurs ont appliqué à une chaîne de restaurants, à la logistique et se préparent à mettre en œuvre dans les TP, consiste à décharger les opérateurs des tâches répétitives pour leur permettre se concentrer sur la stratégie et l’amélioration de leur activité.
Depuis 2006, vers la fin du mois de janvier, Olivier Ezratty publie un bilan du CES C’est, à notre avis, la meilleure source pour comprendre ce salon dans sa totalité. Ce rapport parcoure tous les secteurs, pas seulement les secteurs qui nous intéressent en priorité : la construction, le smartbuidling et les smartcities.
La salle de bains n’échappe plus aux objets connectés et à l’AI. En 2019, Kohler qui, en français, se prononce Jacob Delafon, montrait une gamme de robinetterie compatible avec la commande vocale Alexa d’Amazon, ainsi qu’un miroir connecté. Le français CareOS exposait en 2019 sa solution de communication des objets connectés de la salle de bain entre eux, sans nécessairement sortir vers le Cloud. ©PP
24 exposants dévoilaient à la Bourse de Paris, les solutions qu’ils exposeront- au CES de Las Vegas en janvier 2020.
Compoz fait dans le design olfactif. L’entreprise a développé une solution reposant sur des cartouches contenant chacune une huile essentielle différente, un diffuseur à sec, sans gouttelettes, et une application de composition d’odeurs. Le diffuseur convient pour les espaces jusqu’à 35 m² environ et contient un maximum de 5 cartouches à choisir parmi les 25 huiles essentielles disponibles. L’application sur smartphone ou sur l’écran tactile du diffuseur, permet de composer une odeur, de la nommer et de la sauvegarder. Le diffuseur ne chauffe pas, utilise juste l’air ambiant et les huiles essentielles. Compoz vise notamment le marché de l’hôtellerie – le diffuseur est connecté et un dashboard permet à l’hôtelier de piloter tous ses diffuseurs – et le marché de la vente au détail de luxe. ©PP
Khiko, produit par Go4ioT, est un tracker pour suivre le matériel. Fixé sur une machine à l’aide d’écrous sécables pour éviter qu’on l’enlève, il suit ses mouvements à partir d’1 m de déplacement et alerte dans la minute par Sigfox. Son autonomie atteint un an et la batterie est rechargeable. ©PP
Volumic 3D www.volumic3d.com a développé une imprimante 3D, capable d’imprimer en 50 matériaux différents, dont le cuivre, l’acier et la fibre optique, avec une seule et même tête et une précision de 6 microns et trois fois plus vite que ses concurrentes (jusqu’à 300 mm/seconde). L’imprimante vaut environ 6000 € HT. ©PP
Delta Dore, qui aura 50 ans en 2020, veut prouver qu’elle est toujours jeune et participera pour la première fois au CES en 2020.
Elle y montrera notamment une solution pour piloter les ballons électriques, avec auto-apprentissage des puisages, températures des différents utilisateurs, de manière à produire juste la quantité d’ECS nécessaire, au bon moment et ainsi minimiser les pertes de chaleur.
Delta Dore montrait à Paris sa nouvelle tête de robinet thermostatique pour radiateurs. Elle est proposée par défaut avec un raccordement M30x1,5 et Delta Dore propose des bagues d’adaptation pour M28x1,5 (robinets Comap, TA, etc.), Danfos RA, RAV et RAVL. Deux références devraient être disponibles : une sans les adaptateurs, une avec tous les adaptateurs d’un coup.
Alimentée par 2 piles LR6, la tête atteint 2 à 3 ans d’autonomie. Elle est connectable avec une box Tydom et commandable par l’app Tydom. Mais elle sait aussi fonctionner de manière autonome et intelligente. Plusieurs têtes savent dialoguer entre elles directement, sans concentrateur intermédiaire, et plusieurs têtes installées dans une même pièce peuvent être appairées et fonctionner ensemble.
Elles savent détecter l’ouverture d’une fenêtre à partir de la détection d’une chute brutale de température, couper le chauffage pendant 20 minutes avant de le rallumer. De manière autonome durant la saison de non-chauffage, la tête manœuvre le robinet pour éviter son grippage.
Une fonction « boost » est activable directement sur la tête depuis l’app Tydom. Si les têtes sont connectées à une box Tydom (dès la Tydom 1.0), elles participent à l’anticipation des besoins de chauffage, en fonction des températures programmées, grâce à l’apprentissage de l’inertie de chaque pièce du logement.
Delta Dore montrait aussi ses deux nouvelles caméras TyCam 1100 pour l’intérieur et TyCam 1200 pour l’extérieur, connectées en WiFi ou Ethernet filaire, alimentée soit par secteur soit en POE (Power Over Ethernet : le câble Ethernet assure à la fois l’alimentation en électricité et le transport des données).
Compatibles avec les box Tydom 1.0 et 2.0, elles sont pilotables par l’app Tydom et capturent une image Full HD (1080 lignes, compression H265 et débit de streaming autoadaptatif).
Les données capturées sont stockées en local sur une carte SD cryptée. Delta Dore fournira une carte SD de 16 Go, les caméras acceptent jusqu’aux cartes de 128 Go.
Les images sont téléchargeables vers un smartphone à travers un VPN (Virtual Private Network) en utilisant le protocole WebRTC qui réduit la latence et accroît la sécurité de transmission.
Delta Dore proposera un switch POE 4 ports pour raccorder plusieurs caméras. L’app Tydom gère jusqu’à 8 caméras et sert à définir leurs conditions de fonctionnement : enregistrement continu, sur détection, contour des zones de détection, blocage de zones de non-détection (le jardin de la voisine), conditions d’alerte (sirène, interphonie, envoie de message, de sms, etc.)