Ce gel des loyers a été décidé "en plein accord avec le ministère de l'Enseignement supérieur", pour répondre à un début de mobilisation étudiante. Cette décision intervient quelques semaines après la tentative d'immolation d'un étudiant devant un Crous à Lyon, qui avait expliqué son geste par des difficultés financières.
"Le logement constitue le principal poste de dépenses et la difficulté majeure que peuvent rencontrer les étudiants et leurs familles", rappelle le Cnous dans un communiqué. Son parc de logements compte près de 175.000 places, alors que 1,5 million d'étudiants sont inscrits dans des universités et établissements assimilés. Chaque année, les conseils d'administration des Crous augmentent les prix des logements en appliquant un indice de revalorisation des loyers (IRL).
"Les tarifs pratiqués par les Crous sont d'ores et déjà extrêmement bas au regard des prix du marché", fait valoir le Cnous : en moyenne, une chambre revient à un étudiant à "100 euros par mois", un studio de 18 m2 équipé, "entre 150 et 200 euros par mois", une fois les aides au logement déduites.
Le gel des loyers représente un coût pour l'Etat d'environ 6 millions d'euros, précise-t-il. Cela faisait partie des revendications des organisations étudiantes, qui tirent la sonnette d'alarme depuis plusieurs années sur la précarité étudiante et demandent au gouvernement la mise en place rapide de mesures concrètes depuis l'immolation du jeune à Lyon.
"Ce gel des loyers va seulement empêcher que la situation s'aggrave en 2020", a réagi Mélanie Luce, à la tête de l'Unef, qui réclame une hausse des bourses de 20%. "Le gouvernement ne propose que des mesures avec un faible coût budgétaire, il faut des réponses plus fortes".
"C'est une bonne chose mais il faut aller plus loin", a aussi souligné Orlane François, à la tête de la Fage. "C'est une étape du combat, mais qui ne va pas résoudre toute la question de la précarité étudiante".