L’enquête Conditions de vie des ménages de l’Insee démontre que le taux de départ des Français de plus de 15 ans a connu une forte augmentation durant quatre décennies, passant de 43 % en 1964 à 64,6 % en 2004.
Selon l’Eurobaromètre, les Français sont partis en 2010 en plus forte proportion que la moyenne des Européens (avec 62 % contre 56 %), les habitants des pays d’Europe du Nord étant les plus adeptes des vacances (75 % des Danois)
Les pratiques en matière de vacances évoluent vers un fractionnement des départs : les Français qui partent en vacances le font plus fréquemment qu’auparavant (2,2 fois en 2004 contre 1,7 en 1979) mais pour des séjours moins longs (11,8 jours en 2004 contre 17,2 jours en 1979).
On note donc une saisonnalité marquée, avec 57 % des jours de vacances en juillet et en août. En outre, la majorité des séjours a lieu dans des réseaux d’hébergement non-marchands (famille, amis, résidences secondaires).
Si l’évolution du taux de départ en vacances annuel a été marquée par une croissance continue jusqu’à début 1990, la progression s’est ensuite fortement ralentie. Ce taux a atteint un seuil en dessous des 70 %.
Un tiers des Français de plus de 15 ans ne part donc pas chaque année et, sur la période estivale 2011, ils devraient être 45 % à rester à leur domicile.
On constate d’importantes variations en fonction du diplôme, du revenu, de l’âge et du lieu de résidence. Tout d’abord, les personnes sans diplôme ne sont que 32 % à être allées en vacances en 2010.
En outre, le fait de gagner moins de 1 500 euros par mois diminue par 2,2 fois la probabilité de partir comparativement aux revenus supérieurs à 3 000 euros (35 % contre 78 %).
Certaines professions bénéficient beaucoup moins de ces temps de répit, à l’image des agriculteurs ou des entreprises du bâtiment, dont certaines veulent rattraper cet été la baisse des marchés due à la crise.
Par ailleurs, les tranches d’âge qui partent le moins sont les 20-24 ans, car ils vivent souvent une période de transition professionnelle et familiale, et les plus de 70 ans, essentiellement en raison de problèmes de santé.
Quant aux enfants, ils sont 28 % à ne pas profiter de ces temps d’évasion, leur non-départ étant fortement corrélé à la situation socio-économique de leur famille. Enfin, le lieu de résidence a une forte influence sur les départs en vacances.
Plus de la moitié des séjours sont ainsi effectués par les habitants des agglomérations de plus de 100 000 habitants. La qualité de vie quotidienne influe donc fortement sur le choix de partir ou non, ce qui pourrait expliquer que les Corses restent deux fois plus chez eux que la population générale.
Source : batirama.com