"Eiffage a finalisé ce jour l'acquisition de 49,99% du capital de la société Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB)", dit le numéro 3 français du BTP derrière Bouygues et Vinci, évoquant une "acquisition de près de 500 millions d'euros. "Cette opération, approuvée début décembre par l'Autorité de la concurrence, représente donc une plus-value de près de 200 millions d'euros pour Casil qui avait acheté pour 308 millions cette part lors de la privatisation de l'aéroport en 2015.
Le groupe chinois avait annoncé l'an dernier qu'il allait s'en désengager après la décision de l'Etat de conserver une part minoritaire - quelque 10% - sur laquelle le chinois détenait une option. Le reste du capital est contrôlé par des collectivités locales.
La décision de Casil avait relancé des polémiques politiques autour du choix de privatiser l'aéroport, d'autant que l'actuel gouvernement a engagé le processus de privatisation d'Aéroports de Paris (ADP), exploitant de Roissy et Orly. En ce qui concerne Toulouse, les responsables des collectivités locales ont longtemps accusé Casil de chercher uniquement à maximiser ses dividendes au détriment des réserves financières de l'aéroport.
De son côté, Casil a régulièrement mis en avant ses travaux de développement du site, troisième aéroport régional français avec près de 10 millions de passagers annuels, soulignant y avoir investi 84 millions d'euros alors que son contrat n'en imposait qu'une soixantaine.
"Nous sommes persuadés qu'Eiffage saura conjuguer sa compétence dans la gestion d'infrastructures de transport et sa connaissance de l'environnement économique local pour ouvrir un nouveau chapitre de l'histoire d'ATB, dans la continuité du fort développement que nous avons initié depuis 2015", a déclaré Mike Poon, président de la branche européenne de Casil.
Pour Eiffage, cette acquisition s'inscrit dans une stratégie de développement dans les aéroports, proche de celle déjà effectuée depuis des années par son concurrent Vinci. Eiffage a notamment déjà pris le contrôle de l'aéroport de Lille-Lesquin.