Avec un léger temps de retard, Ford entame l’électrification de sa gamme. Le constructeur américain a récemment présenté un SUV 100 % électrique reprenant la sportive appellation Mustang.
Il a aussi présenté un prototype de son pick-up F150, véhicule le plus vendu aux Etats-Unis, passé en 100 % électrique et qui préfigure un modèle de série. Bref, la machine est lancée. La catégorie fourgon utilitaire n’est pas en reste.
Ainsi, ce sont deux variantes hybrides qui ont rejoint la gamme du Transit Custom. Ce fourgon s’inscrit sur le segment des VUL “moyens” du type Renault Trafic, Peugeot Expert ou encore Mercedes Vito ou VW Transporter.
Techniquement, les deux variantes hybrides du Transit Custom sont bien distinctes. Extérieurement, elles ressemblent presque trait pour trait, aux versions thermiques.
La première se nomme Transit Custom EcoBlue Hybrid. Dotée d’un système d’hybridation légère, elle est basée sur un 2.0 l diesel et fonctionne via un alterno-démarreur et une batterie 48V. Cette dernière fournit une assistance lors des accélérations.
En revanche, cette variante est incapable de rouler à l’électrique seul même un court instant. Elle n’est donc pas invitée à se rendre dans les zones à circulation restreinte. Ce véhicule n’est pas adapté aux besoins des professionnels qui travaillent en centres villes.
Cette solution légère a le grand mérite de réduire la consommation moyenne de 5 à 7 %. Pas si mal. Elle est aussi fort bon marché. L’entrée de gamme s’établit à 26 840 euros (HT), soit à peine 760 euros de plus que le diesel équivalent.
L’autre nouveauté hybride de la gamme utilitaire Ford est du type PHEV (Plug-in Hybrid Electric Véhicule) rechargeable. C’est la première fois qu’un utilitaire passe à une hybridation de ce type. Il ne boxe pas dans la même catégorie que l’EcoBlue Hybrid. Un petit détour par la liste des prix suffit pour s’en convaincre. Ainsi, la version d’entrée de gamme coûte 43 790 euros… soit presque 2 fois plus cher.
En gros, le système se compose d’un pack de batteries, allié à un petit moteur thermique. Installés sous le plancher, les accus ne grèvent quasiment pas le volume de chargement. Le véhicule conserve donc à peu de chose près le même volume utile qu’une version animée par un moteur thermique. Peu ou prou, la même apparence aussi. L’engin dispose juste d’une prise pour la recharge en direct, installée sur l’aile avant gauche.
Les accumulateurs permettent à l’utilitaire moyen de circuler sur une grosse cinquantaine de km en mode 100 % électrique. Par la suite, un 3 cylindres 1.0 l EcoBoost essence, entre en action. Il ne sert pas à mouvoir le véhicule mais juste à recharger les batteries via un générateur.
Il joue donc le rôle de prolongateur d’autonomie comme on l’a déjà vu sur la BMW i3 par exemple. Ainsi équipé, le Transit Custom peut rouler autour de 500 km sans tomber en panne.
Sur le plan écologique, le procédé peut paraître paradoxal puisqu’il est basé sur l’addition d’une bonne et d’une mauvaise solution. En effet, pour continuer à rouler en 100 % électrique, on fait tourner un moteur thermique qui consomme du carburant et donc pollue. Une sorte d’aberration technique… mais qui fonctionne très bien !
Côté consommation, le constructeur annonce des valeurs vraiment très basses de l’ordre de 3 l/100 km. Le hic c’est que ces chiffres paraissent un peu (très ?) optimistes. Dans la pratique, on tourne plutôt autour de 5/6 l/100 km. Pour la recharge, il faut compter 5 heures pour récupérer des batteries pleines.
Au volant, le véhicule est un petit peu déroutant. Plusieurs modes de conduite sont proposés. Le EV Auto le plus simple, est à privilégier au quotidien. Activé par défaut, il gère de manière automatique l’hybridation. Le fourgon dispense alors, un grand confort.
Le mode “Charge VE” quant à lui, met en marche le moteur thermique afin de recharger les batteries. Enfin, le mode L se présente comme une sorte de super-frein moteur destiné à amplifier la recharge. Sur la route, quand on relâche l’accélérateur, la décélération du véhicule est impressionnante. Cela rend bien souvent, l’usage de la pédale de frein superflu. Attention donc, à ne pas être suivi de trop près !
Au volant, les sensations sont un peu similaires à celles ressenties à bord d’un véhicule électrique à boîte automatique : moindre niveau sonore, absence de vibrations (merci l’électricité)...
L’ensemble s’avère plutôt reposant et doux. En revanche, le Transit Custom PHEV n’est pas un foudre de guerre. Les amoureux de conduite sportive en seront pour leur frais. Les patrons de PME du BTP en revanche, seront ravis. Ce véhicule incite à une conduite placide. Selon toute logique, il devrait afficher des statistiques d’accidents fort basses.
Reste que le prix élevé de cette variante pourrait freiner une partie des acheteurs. Le Transit Custom PHEV est vendu en effet, presque 16 000 euros plus cher qu’une version thermique équivalente. De plus, la législation sur les hybrides rechargeables pourrait évoluer.
Selon plusieurs études en effet, les propriétaires de ce type de véhicules feraient rarement le plein en Watts. Ils rouleraient le plus souvent en mode thermique et ne seraient donc pas si écolos que cela. Résultat, le législateur les aurait “dans le collimateur”. Ils pourraient perdre une partie de leurs avantages fiscaux et de circulations en zones urbaines (accès aux centres villes, stationnement gratuit…). Un vrai coup dur pour la catégorie.
Source : batirama.com / Nicolas Dembreville