Il en résulte que le propriétaire ne serait pas tenu de payer ces travaux et que l'entreprise qui les aurait exécutés ne pourrait pas en exiger le paiement, en a déduit la Cour de cassation. Peu importe que le maitre d'oeuvre ait obéi aux souhaits de son mandant, propriétaire de l'immeuble, a précisé la Cour.
Le procès portait sur une opération importante de rénovation et d'agrandissement d'une maison, pour laquelle le propriétaire avait désigné un maître d'oeuvre afin de suivre et diriger le déroulement du chantier. Le propriétaire, en cours d'opération, avait souhaité une modification du projet et des réalisations supplémentaires. Il en avait fait part au maître d'oeuvre qui avait transmis la nouvelle commande ou la modification de la commande à l'entrepreneur.
Mais par la suite, ce dernier n'avait jamais réussi à se faire payer ce supplément de travail. Pour pouvoir saisir la justice et réclamer le paiement, cet entrepreneur devait justifier d'une commande régulière passée par le "maître d'ouvrage", c'est-à-dire par le propriétaire de l'immeuble, ont souligné les juges.
La commande ayant été transmise par le maître d'oeuvre, il fallait alors vérifier que ce dernier en avait bien le pouvoir, sans quoi il n'a pas pu engager son mandataire, a conclu la Cour, et ceci quelle qu'ait pu être la conformité des travaux aux souhaits du propriétaire et la satisfaction de ce dernier devant la réalisation.(Cass. Civ 3, 19.12.2019, F 18-23.100).