Comment entretenir les menuiseries (portes et fenêtres), le bardage ou encore les portails, clôtures, mobilier en bois. Certaines essences peuvent être laissées sans finition, notamment pour les bardages. L’entretien est alors largement simplifié, pour peu que l’on accepte une esthétique qui grise avec le temps.
Il suffit alors de vérifier périodiquement le contrôle des fixations, des joints, de la circulation d’air. Mais si l’on souhaite une finition telle que lasure ou peinture ou si l’essence nécessite une protection aux intempéries et aux UV, l’entretien doit être assuré régulièrement.
L’évolution des produits a permis de réduire la fréquence des entretiens : certains fabricants annoncent des durées de vie de la peinture allant jusqu’à 10 ans, voire plus.
La durée d’une finition est fonction de plusieurs paramètres : exposition aux intempéries (soleil, pluie, etc.), qualité du produit de finition (type, couleur, pigmentation), qualité de mise en œuvre (nombre de couches, application artisanale ou industrielle), essence utilisée et qualité de sa surface (rabotée, brossée, sciée, poncée).
L’entretien et la rénovation doivent être faits dès que la finition commence à se dégrader.
Christiane Deval
Ingénieur construction, revêtements et finitions, FCBA
Pour rénover, il faut d’abord vérifier si le bois est sain, en le sondant. S’il ne l’est pas, il faut remplacer les zones défectueuses. Si la finition est en état correct, il suffit d’appliquer une couche de produit supplémentaire.
Si la finition n’est plus en bon état, il faut remettre le bois à blanc et repartir sur une nouvelle finition en trois couches. Pour les bois tendres, une couche fluide supplémentaire permet de nourrir le bois. Dans le cas de bois durs, on va plutôt chercher à ouvrir les pores du bois par un ponçage qui sera suivi d’une finition classique.
Celle-ci est en trois couches : trois couches identiques ou une couche de primaire et deux couches de finitions. Dans le premier cas, si on ne met que deux couches, on risque d’avoir un système moins durable, qu’il faudra rénover plus vite. Dans le deuxième cas, si l’on ne met pas de primaire, la finition ne va pas accrocher aux fibres du bois.
Il existe des systèmes à hauts extraits secs ne demandant que deux couches mais ils doivent avoir été évalués selon la norme EN927. Je ne recommanderais pas les saturateurs, souvent peu durables, qu’il faut entretenir souvent. Seuls un ou deux produits ont été classés durables selon la norme EN927.
Certaines finitions ont des propriétés anti-moisissures et antibleu. Mais avec la directive biocide, leur efficacité est moins bonne qu’avant. L’action biocide doit plutôt être apportée par un produit de traitement spécifique.
Plusieurs méthodes, mécaniques, thermiques ou chimiques, sont disponibles pour remettre le bois à nu, permettant de repartir sur une nouvelle finition.
Lorsque les couches de finition sont trop nombreuses, elles peuvent empêcher le bois de respirer. Ou abîmées, elles ne protègent plus suffisamment le bois.
De l’eau qui s’infiltre dans le bois et reste coincée sur une peinture par exemple peut engendrer un pourrissement du bois. Décaper devient alors nécessaire.
Afin de ne pas creuser et veinurer le bois, relativement fragile, la pression doit être basse et la taille des granulats est adaptée à l’essence à rénover.
L’hydrogommage, en pulvérisant de l’eau en même temps que l’abrasif, adoucit son effet tout en diminuant poussières et projections.
Intérêts :
en remettant le bois à nu, le décapage permet de repartir sur une nouvelle finition, éventuellement différente de celle d’origine (passer de peinture à lasure par exemple).Limites :
la méthode est à choisir en fonction de la nature et de l’état du bois. L’opération peut se révéler fastidieuse et projette des granulats autour des éléments à décaper.
Prétraités normalement avant leur pose, les bois extérieurs peuvent avoir besoin d’un nouveau traitement au bout de plusieurs années.
Selon leur classe d’emploi (en général 2 ou 3 selon leur exposition aux intempéries), les bois utilisés en extérieur ont reçu avant la pose un traitement fongicide et insecticide préventif, autoclave, par trempage ou par injection.
Si nécessaire, un traitement peut être appliqué lors de la rénovation, lui aussi insecticide et fongicide. Son efficacité sera moins importante que le traitement d’origine. Ces produits contenant des biocides, ils doivent avoir été déclarés auprès du ministère de l’Ecologie.
La liste est consultable sur le site internet du ministère.
Par ailleurs, quand le bois reste sans protection aux UV et aux intempéries, il prend une teinte grise qu’il est possible d’éliminer avec des rénovateurs ou dégriseurs. Ces produits s’appliquent au rouleau, de manière à pénétrer le bois.
Il faut laisser agir jusqu’à ce que la décoloration soit suffisante (d’une demi heure à 6 heures) puis laver à grande eau et à la brosse.
Ces traitements sont à appliquer avant une nouvelle finition. Il faut vérifier auprès des fabricants si les différents produits utilisés sont compatibles entre eux.Intérêts :
permet de protéger le bois des champignons et des insectes.Limites :
un traitement fongicide et insecticide de rénovation est moins efficace que le traitement d’origine du bois.
Elle joue un rôle à la fois de protection et de décoration. La lasure ou la peinture sont appliquées de préférence en trois couches.
Il faudra appliquer soit un primaire (notamment pour les bois acides, gras, à fort tanin ou résineux) et deux couches de finitions, soit une première couche diluée à 10 % et deux couches normales.
Si l’ancienne finition est en très bon état, un simple lessivage suffit avant d’appliquer une couche supplémentaire de finition identique à celle déjà en place. Si elle commence à s’abîmer sans toutefois nécessiter un décapage, il faut enlever les parties non adhérentes et éventuellement appliquer un fixateur.
Attention, un nombre trop important de couches de peinture peut être plus néfaste que protecteur en formant une couche complètement étanche qui ne laisse pas le bois respirer.
Les lasures forment un film transparent ou semi-transparent qui laisse voir la texture du bois alors que les peintures sont complètement opaques. La teinte va jouer sur l’efficacité de la protection : une peinture ou une lasure chargée en pigments protège plus longtemps mais une teinte trop sombre entraîne un échauffement du bois lorsqu’il est exposé au soleil.
Il existe aussi des saturateurs, qui imprègnent le bois en lui donnant un aspect brun, et qui demandent de renouveler fréquemment l’application : tous les ans au moins pour du bois horizontal et moins souvent pour des bois verticaux (bardage). Ils sont souvent utilisés en même temps qu’un dégriseur.
Intérêts :
la finition permet une autre esthétique que le bois nu qui grise avec le temps, elle protège des UV et des intempéries.Limites :
il faut vérifier la compatibilité du bois avec la finition et renouveler régulièment l’application d’une couche.
Les peintures, vernis et lasures doivent respecter différentes normes NF, celle qui s’applique spécifiquement aux produits de peinture et systèmes de peinture pour le bois en extérieur étant la NF EN 927 (ou NF T 34-201). Elle est composée de six parties :
Sont également à prendre en compte les NF T 34-302 Peintures et vernis - Produits de peinture et systèmes de peinture pour le bois en extérieur et NF T 30-806 Contrats d’entretien.
Les règles d’application des peintures sont définies par le DTU 59.1.
Source : batirama.com / Corinne Montculier