Sur les 120 millions de m2 de revêtements carrelés consommés chaque année, moins de 10 % vont en sol extérieur.
Et ce sont surtout des dalles et pierre naturelles avec 8millions de m2 posés contre 4millions de m2 pour le carrelage céramique, 1 million de m2 en béton décoratif, «et 0,5 million de m2 en bois et composite. Ce micro-marché est en croissance», estime Elizabeth Szerauc, chef de marché Colles & Sols chez Parexlanko.
En effet, pour ce marché lié à la maison individuelle, «l’offre en carreaux est pauvre par rapport à ce qui existe en extérieur. Elle est en concurrence avec le bois en plein renouveau , constate Régis Mabilon, chef de produits colles chez Weber.
De plus, «la réglementation limite le format des carreaux en pose extérieure et certains aspects de surface en vogue ne sont pas autorisés», ajoute Béatrice Janin, responsable technique chez Schlüter Systems.
Quelques règles à ne pas oublier : respecter la forme des pentes et drainer l’eau sous le carrelage afin d’éviter les sinistres. La construction de maison individuelle redémarre avec ses terrasses et balcons pour corollaires.
Et la loi Handicap de 2005 va engendrer des aménagements extérieurs où le carrelage trouvera sa place.
Christian Moricet |
Lors de la pose de carrelage au sol en extérieur, plusieurs points doivent être vérifiés. Tout d’abord, il est primordial de bien contrôler la réception des supports, et en particulier l’intégration des pentes.
Ces dernières doivent être de 1,5 % (1,5 cm/m) vers l’extérieur afin de permettre l’écoulement des eaux. Cette forme de pente est systématiquement requise. Ensuite, il convient également de faire attention aux situations climatiques des chantiers.
Evidemment, au nord de la France ou au sud, elles diffèrent. Or, les phénomènes de gel comme ceux de fortes chaleurs contribuent à l’apparition de sinistres s’ils ne sont pas pris en compte au moment de la pose.
Enfin, lors de la mise en œuvre de carrelage en extérieur au sol, il vaut mieux privilégier une pose scellée sur système drainant conformément au NF-DTU 52.1, Revêtements de sol scellés, révisé en novembre dernier.
La pose collée est régie par le NF DTU 52.2 P1-1-3, sachant qu’il existe aussi des procédés, sous Avis techniques, de désolidarisation sous pose collée en extérieur nécessitant une pente minimum de 2% et un surclassement du carreau.
Des sinistres sont apparus en pose collée sans qu’on sache pour l’instant en définir exactement les causes : défaut de pente, mortier-colle non adapté, ou autres.
Pas questions de déroger au NF DTU 52.1.lors de la mise en œuvre de carrelage en pose scellée. Dans sa version révisée, ce dernier impose de réaliser une couche de désolidarisation drainante.
Dans le cas de pose scellée sur Systèmes d’étanchéité liquide (SEL), la couche de désolidarisation admise est un voile non tissé d’au moins 150 g/m2 surmonté d’un film synthétique d’au moins 100 micromètres d’épaisseur.
Cette couche de désolidarisation peut aussi être effectuée au moyen d’un système de drainage bénéficiant d’un Avis technique ou d’un Document Technique d’application visant cet emploi.
Les joints périphériques auront une épaisseur de 5?mm au minimum pour les balcons et loggias non étanchés, et de 10 mm au minimum dans tous les autres cas.
Avec le nouveau NF DTU 52.2 Pose collée des revêtements céramiques et assimilés – pierres naturelles, la pose collée devient une technique traditionnelle au même titre que la pose scellée via le NF DTU 52.1.
Il peut se faire avec le mortier C2, aux performances élevées pour le carrelage dont le format est limité à 2 200 cm2. A noter dans ce cas, qu’un double encollage avec un mortier de consistance normale (C2) peut être à privilégier face à un mortier-colle à consistance fluide (C2 S1).
Ce dernier nécessite de bien respecter le taux de gâchage et le temps ouvert, en particulier en extérieur. Or, un mortier-colle C2 grâce au double encollage permet un meilleur transfert et limite les espaces dans lesquels l’eau peut s’introduire.
Le support est plan, sain et sec, nettoyé et dépoussiéré. Avant application des produits de mise en oeuvre, il est recommandé de l’humidifier. Et variations de température obligent, il faut bien prévoir les joints périphériques d’une largeur d’au moins 5 mm.
L’ouvrage ne doit pas être affleurant au mur du bâti, ou en pied de garde-corps sur un balcon par exemple.
Les terrasses ou balcons sur terres-pleins, ou vides sanitaires qui ne dominent pas de parties habitables peuvent être carrelés en pose collée avec interposition d’un SEL ou d’un SPEC.
Ni le CPT ni les DTU n’imposent rien en ce qui concerne la pose collée. Les fabricants proposent cependant des solutions éprouvées pour réaliser des imperméabilisations de balcon et de terrasse à condition que cette dernière soit au-dessus d’une pièce non habitée et/ou non chauffée.
Dans le cas contraire – toiture-terrasse par exemple – l’étanchéité lourde est réalisée par une entreprise spécialisée conformément au DTU 43.1. Moyennant l'obtention de la qualification adéquate et d'une extension d'assurance, les carreleurs peuvent intervenir grâce à des systèmes d’étanchéité liquide (SEL).
Pour les systèmes de protection à l’eau sous carrelage (Spec) qui font office d’imperméabilisation et/ou de drainage, seule une extension d'assurance est nécessaire. En termes de supports, de choix du mortier-colle ou de joints, les préconisations ne différent pas d’une mise en œuvre en sol extérieur collé.
Le Sel choisi est appliqué selon les préconisations du fabricant, et les carreaux collés à l’aide de mortier-colles classés C2 au moins.
Dans tous les cas, il convient de se reporter aux préconisations des fabricants pour ces solutions et de privilégier des procédés sous Avis techniques ou Document technique d’application.
INFOS PRATIQUES
Source : batirama / Stéphanie Lacaze haertelmeyer