Le principe est le suivant : le salarié doit avoir été en arrêt de travail total pour ensuite pouvoir bénéficier d’un temps partiel thérapeutique. Temporaire par nature, ce temps partiel est plafonné à un an. Enfin, le maintien d’une indemnisation de sécurité sociale n’est qu’une simple faculté laissée à l’appréciation de la caisse.
Cependant, cette notion n’est pas claire que ce soit en droit du travail ou en matière de sécurité sociale. En effet, le contrat de travail n’est pas suspendu puisque le salarié fournit en partie sa prestation de travail (mentionnons toutefois que le total des IJSS et de la rémunération ne peut dépasser le net habituel du salarié).
L’intéressé n’a pas le statut d’un salarié à temps partiel puisque son contrat de travail n’est pas modifié et que l’aménagement de la durée du travail est temporaire ; qui plus est, il n’est plus en arrêt maladie puisqu’il a repris le travail…
La mise en place d’un « mi temps thérapeutique » nécessite l’accord de quatre personnes :
Bien souvent le médecin du travail ira dans le sens d’une reprise. Toutefois, il n’est pas théoriquement lié par l’avis du médecin traitant et du médecin conseil. Et bien évidemment, vis-à-vis de l’employeur, seul l’avis du médecin du travail compte.
Le refus peut ainsi résulter de l’impossibilité d’organiser une reprise aménagée sur le poste occupé par le salarié et de l’absence de tout autre poste compatible avec l’état de santé ou avec les contraintes d’organisation de l’entreprise. Il lui appartient alors d’apporter la preuve de l’impossibilité de reclassement du salarié dans un poste adapté à ses capacités.
À défaut, le salarié peut envisager une action devant la juridiction prud’homale à l’encontre de l’entreprise. Pratiquement, le refus de l’employeur serait difficile et risqué. En effet, pourquoi l’employeur ne pourrait il reprendre le salarié à temps partiel alors qu’il n’aurait pas la faculté de s’y opposer dans le cadre d’un temps partiel parental ?
Signalons enfin qu’au terme de la période de temps partiel thérapeutique, et bien que les textes n'aient rien prévu de spécifique, il est souhaitable de solliciter une nouvelle visite de reprise du travail avec le médecin du travail afin d'envisager la reprise à temps plein.
Source : batirama.com / F. Taquet
Qui plus est, en cas de contentieux, on sait que le salarié pourrait aller jusqu’à demander la nullité de son licenciement, c'est-à-dire sa réintégration dans l’entreprise. Dans une décision récente, la cour de Cassation a rappelé que les pouvoirs de l’employeur étaient pour le moins restreints.
Une directrice d’agence bancaire avait été victime d'un accident vasculaire cérébral et les médecins avaient recommandé un mi-temps thérapeutique que l'employeur avait jugé incompatible avec la direction d'une caisse.
Se souvenant que l'intéressée avait signé une clause de mobilité géographique et fonctionnelle, la direction l’avait affectée sur un autre poste « moins générateur de stress alors qu'elle était en train de se rétablir d'un accident vasculaire », et un autre lieu.
Fort de cette formulation, la cour de cassation va diagnostiquer une mesure de discrimination liée à l'état de santé de la salariée et donner gain de cause à cette dernière, qui avait pris acte de la rupture de son contrat aux torts de l'employeur (Cass. soc., 30 mars 2011. pourvoi n° 09-71542).