Selon les entreprises du bâtiment représentées par leurs organisations professionnelles, Capeb et FFB, il n’est pas possible d’agir directement sur le coût de la construction. « Travailler en ville par ailleurs entraîne des coûts élevés et incompressibles, constate Dominique Metayer, président de l’UNA Capeb Carrelage. Maçonnerie.
« Mais on peut éviter la non qualité grâce à la formation et la coordination avec les autres corps de métiers, et sur cela que nous allons travailler » indique-t-il.
« Les prix des matières premières ne risquent pas de s’assagir dans les années qui viennent. La revalorisation salariale qu’a entrepris le secteur depuis plusieurs années a permis d’attirer de la main d’œuvre. On ne peut pas revenir en arrière », explique Jacques Chanut, président de la FFB Rhônes Alpes.
Alors, peut-on agir sur le foncier trop cher ? Thierry Repentin, président de l’USH, Union sociale de l’habitat, insiste sur la nécessité de mobiliser tous les leviers possibles à travers une loi foncière. « Il faut développer une politique d’urbanisme à l’échelle intercommunale, une politique fiscale pour lutter contre la rétention foncière et prendre garde également à l’inflation normative. »
Cette inflation de normes peut conduire à exclure une partie des citoyens à l’accès à un toit, selon le responsable. « Il n’est pas raisonnable d’imposer l’accessibilité de tous les logements quand on sait que nos logements seront occupés par moins de 10 % de personnes handicapées, plaide-t-il.
Enfin, Thierry Repentin souhaite le retour des investisseurs institutionnels sur du logement intermédiaire car on peut garantir un rendement annuel sur ce segment, selon lui.
De son côté, Michel Piron, président du Conseil national de l’habitat, défend plus que jamais l’instauration d’une politique intercommunale. « Il faut s’appuyer sur l’échelon régional avec une orientation politique nationale car un discours trop centralisé ne répond pas à la diversité des situations ».
S’il reconnaît que la baisse des prix des matériaux et des salaires n’est pas possible, il admet qu’une marge de manœuvre demeure possible sur le foncier. « Cela suppose une politique de long terme qu’il faut anticiper avec des pilotes qui prévoient des plans sur 10 à 15 ans » explique-t-il. Et de rappeler la politique exemplaire de Montpellier, Rennes ou Bordeaux.
« Tant que la demande sera plus forte que l’offre, rien ne changera. Pour desserer la pression de la demande sur certaines métropoles, il faudra aussi créer des emplois dans les bassins moins tendus grâce à des politiques incitatives, selon le responsable.
Une politique qui suppose aussi de mettre à disposition des collectivités, un ensemble d’outils adaptés comme l’ingénierie dans les services d’intercommunalité.
Bref, il est urgent selon le responsable de repenser autrement l’aménagement du territoire, en donnant de vrais outils aux collectivités locales, afin de ne pas répondre uniquement à la demande toujours trop pressante du marché….
*Colloque organisé par l’Agence nationale pour l’information sur le logement et la fédération française du bâtiment (2e partie)
Source : batirama.com / F. Leroy