"En l'absence d'innovations bien plus rapides en faveur de l'énergie propre, il sera quasiment impossible d'atteindre les objectifs de zéro émission nette en 2050", met en garde son directeur exécutif Fatih Birol en présentation d'un rapport consacré au sujet.
C'est notamment le cas pour certains secteurs dans lesquels il n'existe pas aujourd'hui de technologie disponible pour éviter les émissions de gaz à effet de serre: le transport de marchandises par bateau et camion, l'aviation ou certaines industries lourdes (acier, ciment, chimie).
Il faudra développer des nouvelles technologies pour rendre ces activités propres. Or le processus est long et le succès n'est pas garanti. "Il a fallu des décennies pour que les panneaux solaires et les batteries atteignent le point où ils en sont. Le temps manque encore plus aujourd'hui", souligne l'AIE, qui conseille des pays développés sur leur politique énergétique.
L'agence évoque aussi ces technologies existantes - éolien en mer, véhicules électriques, captation et séquestration du carbone - dont les prix doivent baisser et le déploiement s'accélérer. Elle a calculé que les trois quarts des réductions d'émissions de CO2 nécessaires pour mettre le monde sur une voie durable, proviennent de technologies qui n'ont pas encore atteint leur maturité.
Tout ceci va nécessiter des investissements, aujourd'hui mis en cause par la crise économique consécutive à la pandémie du Covid-19. Les entreprises qui planchent sur ces solutions craignent que leurs budgets de R&D ne soient rognés, selon une enquête de l'AIE.
"Ce n'est pas le moment de fragiliser le soutien pour ce travail essentiel. C'est le moment de le renforcer", souigne M. Birol. Malgré les difficultés financières, l'agence encourage ainsi les gouvernements à maintenir les budgets de recherche et développement, voire à les augmenter dans certains domaines.
Elle formule aussi une série d'autres recommandations comme donner la priorité aux technologies les plus prometteuses, construire les infrastructures nécessaires à leur développement ou collaborer au niveau mondial pour trouver des solutions.