"Je découvre avec stupeur cette pollution lente qui empoisonne notre fleuve. Des explications s'imposent de la part du gestionnaire du site et une plainte sera déposée", a tweeté Emmanuel Grégoire, premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo, en partageant un article publié par Europe 1.
Selon cette information, une usine Lafarge située dans le quartier de Bercy, à l'est de la capitale, rejette dans le fleuve un mélange de "particules de ciment, de liquides de traitement et des microfibres de plastique". Le parquet de Paris a confirmé que l'office français de la biodiversité (OFB) avait constaté le 27 août une "suspicion de pollution de la Seine par une entreprise de travaux publics".
La justice a dans la foulée confié une enquête à l'OFB pour "déversement de substances nuisibles par personne morale", "jet ou abandon par personne morale de substances nuisibles" et "utilisation de produits phytosanitaires sans respecter les conditions d'utilisation".
Dans un communiqué, Lafarge se dit "victime" et affirme que l'écoulement en question est le fait "d'un accident exceptionnel provoqué par un acte malveillant", et n'est en rien un acte volontaire de l'entreprise. Selon le cimentier, "l'écoulement a été stoppé" et les actions de contrôles sur les centrales vont être renforcées.
Plus tôt dans l'année, Lafarge-Holcim avait déjà été accusé de polluer la Seine par les militants d'Extinction Rébellion. Visé par une série d'actions du groupe écologiste sur plusieurs de ses sites parisiens, l'entreprise avait alors assuré que ses installations répondaient "strictement aux normes environnementales et qu'aucune pollution de la Seine n'a été causée" par leur exploitation.
En avril 2019, le groupe Vinci avait lui aussi été accusé de déverser des résidus de béton dans la Seine depuis le site d'une de ses filiale, situé à Nanterre. Il avait ensuite été condamné à une amende de 50.000 euros.