"Le secteur du logement social serait en mesure de faire face à la crise sanitaire et économique si celle-ci reste temporaire", a résumé la Caisse, bras financier de l'Etat, dans une étude annuelle sur les perspectives des bailleurs sociaux.
Celle-ci est publiée à la veille d'une journée de rassemblement du monde HLM, qui compte justement y vanter sa stabilité devant le chef du gouvernement, Jean Castex. Selon la Caisse, qui octroie l'essentiel des financements des HLM à partir notamment de l'argent des Livrets A, les bailleurs sociaux devraient être en mesure de déclencher la construction de 100.000 logements dès 2021 et de conserver cette moyenne annuelle pendant les décennies à venir.
Certes, le secteur va voir chuter cette année le nombre de logements sociaux effectivement construits, à cause de l'arrêt de nombreux chantiers pendant la période de strict confinement au printemps. Mais, à condition qu'il n'y ait pas de nouveau confinement, le secteur devrait vite pouvoir se relancer.
Non seulement la crise n'a pas provoqué de vague écrasante de loyers impayés, grâce aux aides sociales versées aux locataires, mais les bailleurs sociaux devraient pouvoir compter sur des taux d'intérêts très bas pendant longtemps. Ces conditions favorables de crédit sont la conséquence de mesures interventionnistes prises depuis des années par les grandes banques centrales et accentuées par celles-ci ces derniers mois face à la crise.
Parmi les difficultés rencontrées par le secteur, figurent toutefois les importantes économies demandées par le gouvernement depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron. La Caisse souligne que ces économies ont poussé le monde HLM à réduire ses investissements et, donc, la construction de logements sociaux en 2018, dernière année sur laquelle elle a finalisé ses données.
Depuis, le gouvernement a accepté de réduire ces économies, mais le monde HLM voudrait aller plus loin en retrouvant, en particulier, un taux de TVA préférentiel sur l'ensemble de ses opérations de construction.