Le gouvernement a présenté en Conseil des ministres son projet de budget pour l'an prochain, marqué par une augmentation générale des dépenses publiques dans l'idée de répondre à la crise économique liée au coronavirus.
A cette occasion, de multiples acteurs du logement français surveillent avec attention le sort du PTZ et du Pinel, les deux principales aides à l'achat d'un appartement ou d'une maison, car elles doivent actuellement expirer fin 2021.
Le premier s'adresse aux particuliers qui achètent leur propre logement, et permet de solliciter des prêts en partie sans intérêt auprès des banques. Le second est destiné aux futurs propriétaires qui comptent louer leur bien: ils ont droit à une aide à l'achat s'ils s'engagent à demander un loyer inférieur au marché.
La ministre du Logement, Emmanuelle Wargon, a promis à plusieurs reprises de prolonger ces aides. Mais le budget présenté n'en fait, pour l'heure, pas mention.
"L'objectif est de passer par voie d'amendement" lors des débats parlementaires, a expliqué le cabinet de Mme Wargon lors d'une présentation du budget du logement, précisant qu'il s'agissait de mener une "concertation" avec le secteur pour réviser les périmètres de ces deux aides.
Plus largement, ce budget est marqué par une augmentation de 400 millions d'euros du budget du Logement, à 16,2 milliards d'euros, alors que celui-ci s'inscrivait en baisse depuis plusieurs années.
C'est essentiellement une hausse des aides au logement, les APL, qui explique cette progression. Plusieurs fois retardée, leur réforme doit enfin entrer en vigueur début 2021. Or, elle prévoit leur calcul en temps réel par rapport aux revenus du bénéficiaire, et non plus ceux gagnés une longue période auparavant.
Comme de nombreux Français voient leurs revenus baisser, à la suite de la crise sanitaire et du strict confinement décrété pendant plusieurs semaines au printemps, cela va mécaniquement relever le budget des APL.
A ce titre, le milliard d'euros prélevé sur les comptes de l'organisme paritaire Action Logement - une décision qui a considérablement agacé le monde du logement - sera uniquement affecté au financement de ces aides, selon le ministère.
De son côté, la Fédération française du Bâtiment indique qu'elle restera vigilante à toutes tentatives d'amendemant pénalisant son secteur. « il faut accélérer ! Les professionnels attendent depuis la fin du printemps des dispositifs de soutien au secteur et à l’emploi, qui font par ailleurs écho à un besoin réel sur les territoires.
C’est notamment le cas pour le logement neuf, qui ne bénéficie d’aucune mesure puissante et d’impact immédiat dans le texte présenté, alors que la chute des permis et des ventes prend un tournant vertigineux » a réagi Olivier Salleron, son président, dans un communiqué.