Réalisée avec un échantillon de près de 4000 entreprises clientes (de Gros-Œuvre, Second-Œuvre et Travaux Publics), elle permet d’appréhender l’évolution de la situation des entreprises du secteur de la construction dans le temps. Cette année, le rapport montre une nouvelle amélioration de leur rentabilité et un redressement de la trésorerie nette.
La valeur ajoutée (VA) des entreprises du BTP reste en deçà du niveau observé en 2008. Les difficultés rencontrées sont notamment l’augmentation du prix des matières premières et une activité sous tension dans certaines régions qui favorise une concurrence vive entre les entreprises.
L’affaiblissement de ce taux de VA est un indicateur d’alerte à suivre. Si elle devient insuffisante pour couvrir les frais de fonctionnement, l’entreprise aura des difficultés à atteindre son point mort et donc à générer des bénéfices. Dans cette hypothèse, les structures financières ne peuvent plus se renforcer.
Le coût des charges de personnel par rapport à la valeur ajoutée est en baisse en 2019. En effet, ces charges représentent environ 82 % de la valeur ajoutée pour les activités du Gros-Œuvre (vs. 84 % en 2018), 77 % pour les Travaux Publics (vs. 80 % en 2018). Ces niveaux restent cependant supérieurs à ceux de 2008.
Avant la Covid-19, le contexte de marché (carnets de commandes plutôt longs, conjoncture favorable) pesait sur la masse salariale et sur la sous-traitance, entraînant des tensions pour recruter et/ou conserver les bons éléments. Aujourd’hui, même si la profession manque de recul, il est probable que la crise actuelle ait un effet significatif sur le marché de l’emploi.
Depuis 2016, la rentabilité des entreprises du BTP (résultat net/chiffre d’affaires) se redresse d’année en année et retrouve sur 2019 son niveau de 2008 (situé alors à 2,5 % pour les Travaux Publics et 3,1 % pour le Gros-Œuvre).
Elle atteint respectivement en 2019, 2,8 % pour le Gros-Œuvre, 2,9 % pour le Second Œuvre et 3,1 % pour les Travaux Publics. Ce rebond provient d’un redressement de l’excédent brut d’exploitation des entreprises, mais aussi de frais financiers modérés (taux faibles).
Depuis 2015, la part des entreprises en perte recule chaque année tous secteurs confondus. Une rupture particulièrement significative par rapport à 2008 dans le secteur des Travaux Publics (8,8 % vs. 11,5 % en 2008) et du Second Œuvre (9 % vs. 12 % en 2008).
Après une augmentation marquée sur 2015-2017, les délais clients moyens apparaissent en nette diminution depuis 2 ans avec une baisse marquée en 2019. Les niveaux de 2008 sont de retour avec des délais constatés de 83 jours dans le Gros-Œuvre, 88 jours dans le Second-Œuvre et 90 jours dans les Travaux Publics.
A noter, la clientèle publique, les litiges sur situations de travaux, les décomptes généraux et définitif et les retenues de garanties non cautionnées contribuent toujours à l’alourdissement du poste clients des entreprises du BTP.
Photo : ©F. Leroy
Source : batirama.com