Les artisans du bâtiment en attente de lisibilité sur le plan de rénovation énergétique

Les artisans du bâtiment en attente de lisibilité sur le plan de rénovation énergétique

La Capeb* qui se félicite de la reprise d’activité, dans les secteurs de la rénovation et du neuf, demande un accompagnement des artisans dans le domaine de la rénovation énergétique.   ©Capeb




Même si l’année demeure compliquée selon le président de la Capeb (Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment), les résultats conjoncturels du 3e trimestre confirment une reprise correcte pour les entreprises du bâtiment. L'activité du secteur a en effet progressé de 0,5% par rapport à la même période de l'an dernier, ce qui était « inespéré au début de l’été » reprend Jean-Christophe Repon, président de la Capeb. 

 

Rappelons que les résultats des deux trimestres précédents auguraient mal d’un tel rebond avec respectivement - 24% et -12 %. Un effondrement d’activité qui avait été jugé historique par le président de la Capeb au mois de juin lors de la présentation d’un point conjoncture.

 

Certes, malgré « une vision positive de l’avenir mais nuancée », le président reste prudent dans ses pronostics. En effet, selon l’organisation professionnelle, l’année sera malgré tout en décroissance avec un recul estimé à - 9,5 %. « On ne rattrapera pas le recul des précédents trimestres » estime-t-il.

 

Des carnets de commande toujours en hausse pour les artisans

 

Pour l’heure, ce sont les bons résultats enregistrés dans le secteur de la construction neuve qui ont interpellé l’organisation professionnelle. Celle-ci juge en effet « inattendu » le rebond de 1 % après deux trimestres en baisse. Le rattrapage des instructions de permis de construire explique sans doute cette situation, selon la Capeb.

 

De la même façon, l’activité en entretien rénovation s’est redressée pour atteindre le même niveau d’activité qu’au 3e trimestre 2019 (soit 0 %). Quant aux travaux d’amélioration énergétique, ils progressent de 0,5 % au 3e trimestre 2020.

 

Autre signe positif pour l’artisanat, les carnets de commande gagnent 7 jours, passant de 65 jours à 72 jours, ce qui est plutôt rassurant pour les perspectives de chantiers à venir en 2021. De même, la Capeb qui redoutait la disparition de 20 000 emplois table sur une perte estimée entre 2000 et 3000 cette année. Les mesures prises par le gouvernement et la confiance des ménages qui ont fait appel aux artisans ont permis de soutenir l’activité, indique-t-elle.

 

« Les artisans préfèrent être en sur-régime plutôt qu’embaucher »

 

« Les bons résultats de ce dernier trimestre laissent à penser que les embauches pourraient suivre, mais les artisans encore inquiets, préfèrent être en sur-régime » explique le président de la Capeb. Celui-ci considère que la promesse d’embauche dans l’artisanat pourrait atteindre 10 000 emplois créés à deux conditions : que les incertitudes de la crise sanitaire soient levées ; et que les demandes et les offres puissent se rencontrer à l’échelon des territoires.   

 

Depuis longtemps, les organisations professionnelles du Bâtiment jugent en effet très surprenant le nombre élevé de demandeurs d’emploi déclarés dans le Bâtiment, alors que le secteur peine à recruter de la main-d’oeuvre qualifiée.

 

« Des réunions avec les Capeb locales et les agences Pôles emplois territoriales sont d’ailleurs prévues afin de mieux cibler les attentes des artisans, car le secteur a besoin de compétences » reprend Jean-Christophe Repon.

 

La rénovation énergétique : un marché encore trop complexe

 

Pour 2021, l’organisation professionnelle espère un rebond d’activité compris entre 6% et 8%, à condition également que le Plan de relance du gouvernement joue à plein effet. Un plan qui rappelons-le est orienté vers la rénovation énergétique avec le dispositif de MaPrimeRenov qui a remplacé le CITE (voir les détails du dispositif).

 

Or, aujourd’hui, ce marché n’est pas adapté aux structures artisanales, rappelle Jean-Christophe Repon. L’organisation professionnelle relève de nombreux obstacles dont la complexité du dispositif RGE, son coût élevé et le manque de fluidité des dispositifs de CEE.

 

Seul un véritable accompagnement des entreprises au quotidien dans le traitement de leurs dossiers pourrait favoriser la massification espérée des travaux énergétiques des logements, termine la Capeb.

 

(1) Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment

 


Source : batirama.com/ Fabienne Leroy

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