Dirigé par Laurent Musy, son PDG depuis 2015, Terreal est déjà plus international qu’on l’imagine : n°2 de la couverture terre cuite en France, mais n°1 des composants métalliques en toiture et n°3 des blocs en terre cuite, n°1 du marché des briques de parement en Italie, n°1 des tuiles en terre cuite aux Etats-Unis, n°2 en tuiles en Malaisie, etc.
L’acquisition annoncée de l’allemand Creaton va renforcer ses positions, avant tout en Europe. Cette acquisition fera de Terreal le premier fabricant européen de tuiles en terre cuite.
Connu pour la couverture, Terreal affiche aussi de grandes ambitions en solutions de façade, avec des briques de parement, des solutions de bardagte et de vêture. ©Terreal
Aujourd’hui, avant l’acquisition de Creaton, Terreal est présent sur 4 grands marchés : la couverture avec les tuiles en terre cuite et des composants (traversées de toitures, isolation thermique en sarking, écrans de sous-toiture, évacuation des eaux pluviales), le solaire photovoltaïque en toiture, les briques monolithes et le bardage en terre cuite avec des plaquettes et des vêtures. La couverture représente 65% des ventes, le solaire photovoltaïque environ 13%, les briques monolithes 12% et la façade environ 10%.
Le but de Terreal est de fournir aux couvreurs des systèmes de couverture complets, du faîtage à l’évacuation des eaux pluviales, en passant par les rives de toit et frontons, les solins, les tuiles, les noues et closoirs, toutes les sorties de toit et leur abergement, les tuiles à douilles, les châssis-lucarnes et, sous la couverture, le sarking et les écrans de sous-toiture.
En Allemagne, Creaton a la même ambition. Fondé à Wertigen en Bavière, propriété du groupe Etex – connu en France pour ses marques Eternit, Cedral, Equitone, Promat et Siniat – Creaton possède 8 usines de terre cuite (6 en Allemagne, 1 en Pologne, 1 en Hongrie), 3 usines de tuiles béton (1 en Allemagne et deux en Pologne), 1 usine de composants de toiture en Allemagne.
Creaton est présent exactement sur les mêmes segments de produits que Terreal, mais produit en plus des tuiles en béton. Ce dont Terreal ne disposait pas jusqu’à présent. ©Creaton
Les tuiles Creaton sont conformes à l’esthétique allemande et ne sont pas facilement exportables en France, sauf en Alsace et en Moselle. Sauf également dans le cas des tuiles béton plates. La combinaison des deux entreprises conduira à un groupe employant 3200 personnes et dont le CA augmentera de 63%, pour atteindre environ 610 millions d’Euros, 374 M€ (60% du total) venant de Terreal et 236 M€ (40%) issus de Creaton.
Le nouveau groupe aura de fortes positions en Allemagne, en France, en Pologne, en Italie, mais aussi aux Etats-Unis et en Corée, et s’attend à un EBITDA (bénéfice avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement (BAIIDA) ou, en anglais, earnings before interest, taxes, depreciation, and amortization) de 90 M€ fin 2020.
Lors de la conférence de presse, Laurent Musy a expliqué que l’acquisition de Creaton produirait un groupe plus résilient, avant tout parce que sa plus large répartition géographique permettra de compenser les baisses de conjoncture d’un continent, par l’expansion d’autres parties du monde.
Les synergies attendues sont une amélioration des ventes en Belgique et dans le nord-est de la France (influence de l’esthétique allemande sur les tuiles), le développement de composants et de solutions photovoltaïques, le grand export, les achats de matières premières et les technologies industrielles déployées dans les usines.
Laurent Musy, PDG de Terreal, n’a pas souhaité indiquer le montant de la transaction, ni exactement comment elle était financée, indiquant seulement que les trois sources avaient été mobilisées ; la trésorerie de Terreal, un renfort financier des actionnaires et un appel de facilités de crédit négociées l’an dernier. La transaction devrait se conclure à la fin du 1er trimestre 2021. ©Terreal
Aujourd’hui, Terreal appartient principalement à trois groupes de Private Equity – Barings, Park Square Capital et Goldman Sachs Merchant Banking Division – qui n’ont pas vocation à rester au capital à long terme. Pour l’instant, ces trois actionnaires soutiennent le développement de Terreal, et à terme ils revendront de manière aussi profitable que possible.