"La crise sanitaire n'explique pas à elle seule ces ralentissements", souligne le baromètre 2020 produit par l'observatoire spécialisé indépendant Observ'ER avec la Fédération des collectivités concédantes et régies (FNCCR) et l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).
L'an passé (octobre 2019-septembre 2020), la production renouvelable a couvert plus de 27% de la consommation électrique, en phase avec les objectifs nationaux (grâce aussi à une moindre demande liée au ralentissement industriel et à des températures clémentes). Ce fut même plus de 35% en Auvergne Rhône-Alpes, Occitanie, Grand Est et Provence-Alpes-Côte d'Azur.
A fin septembre, la puissance renouvelable raccordée était de 56,5 gigawatts (GW), dont une petite moitié issue de l'hydro-électricité (2,8 GW installés en un an, après 2,7 GW l'année précédente). Quelque 89% de cette puissance nouvellement installée vient de l'éolien terrestre et du photovoltaïque.
Par rapport à la feuille de route énergétique de la France à horizon 2028, le baromètre relève toutefois "un risque de décrochage pour la filière éolienne" (avec une projection à 31 GW, au rythme actuel, au lieu de 33-34 prévus).
Et c'est "un décrochage déjà réel pour la filière photovoltaïque" (18 GW anticipés au lieu d'une fourchette de 35-44 GW) : il faudrait que le secteur multiplie par plus de trois sa dynamique et raccorde 3 GW par an, "une gageure au vu des performances passées". "Le rythme n'est pas suffisant pour atteindre les objectifs, et c'est un retard difficile à rattraper", souligne Frédéric Tuillé, responsable des études chez Observ'ER.
Les projets portés par des acteurs locaux (professionnels, collectivités, syndicats d'énergie...) se développent, et les régions disposent pratiquement toutes d'orientations via leur schéma d'aménagement du territoire. "Mais se pose la question des moyens dont elles disposent pour l'atteindre", ajoute le rapport.
Les auteurs soulignent l'enjeu de l'acceptation locale des projets. A cette fin, l'Ademe a annoncé le déploiement de conseillers territoriaux. Vincent Jacques Le Seigneur, président d'Observ'ER, a notamment déploré que "les pouvoirs publics soufflent en permanence le chaud et le froid, au niveau de l'Etat comme de collectivités", sur l'éolien, disant ses craintes de voir les contestations s'étendre au photovoltaïque "s'il n'y a pas plus de concertation".
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Les EnR ont une production fluctuante, intermittente et fatale. La principale difficulté de production d’électricité, c’est la couverture de l’heure de pointe du soir, surtout en hiver, par temps froid avec un anticylone sur la France, donc très peu de vent. Prenons l’exemple du 7 Janvier. Solaire : 0 MW (0%) Agroénergies : 875 MW (1%) Fioul : 1 097 MW (1%) Eolien : 1 420 MW (2%) Charbon : 2 283 MW (3%) Import : 2 491 MW (3%) Gaz : 8 971 MW (11%) Hydro : 18 188 MW (21%) Nucléaire : 51 837 MW (61%) Le matin à 8h, il a fallu importer 7 631 MW Il a donc fallu produire avec des centrales à charbon et à gaz, et augmenter très fortement la production hydroélectrique. Nous avons frôlé le black-out, le risque ayant augmenté à cause de la stupide et non justifiée fermeture de Fessenheim. Fermer Fessenheim = davantage d’émissions de CO2. Nos gouvernants sont donc incohérents et stupides.