La première vague de l'appel à projets, lancé dans le cadre de l'opération "Réinventer Paris" et dont l'objectif est de transformer des bureaux vacants en logements, concerne six sites, dont deux appartiennent à la Ville. Le plus emblématique est assurément l'immeuble haussmannien situé à l'angle des boulevards Barbès et de Rochechouart, coiffé de l'enseigne vichy rose Tati depuis 1948.
Un magasin populaire dont le groupe GPG, qui l'avait repris en 2017, avait annoncé en juillet 2020 la fermeture, sa fréquentation ayant été fortement affectée par la crise liée à l'épidémie de Covid-19. Ses 6.500 m2 de surface vont être partiellement transformés en logements, "notamment" sociaux, mais la mairie reste ouverte aux possibilités d'utilisation commerciale du rez-de-chaussée, afin de "garder une ouverture sur le quartier", a souligné Emmanuel Grégoire, le premier adjoint de la maire PS Anne Hidalgo.
La municipalité veut associer pleinement le propriétaire, le groupe GPG, et les héritiers de la famille Ouaki à l'appel à projets. Le siège historique de l'Assistance-Publique - Hôpitaux de Paris, situé avenue Victoria, en face de l'Hôtel de Ville, verra la moitié de ses 25.000 m2 maximum affectée à des surfaces de bureaux, et 30% à des logements sociaux.
L'AP-HP transfère son siège au sein de l'hôpital Saint-Antoine (XIIe), a indiqué M. Grégoire, adjoint chargé de l'urbanisme. Parmi les quatre autres sites inscrits dans cette première vague de réhabilitation figurent deux garages automobiles, l'un appartenant à Renault dans le XVe, l'autre à PSA dans le XIe. Le premier, édifié en 1954 et qui comprend neuf niveaux pour 10.000 m2, offre une vue directe sur la Tour Eiffel et la Seine.
Les six sites totalisent 60.000 m2 de surface à réhabiliter, mais "beaucoup plus avec le potentiel à construire", a souligné Emmanuel Grégoire selon lequel la crise sanitaire et économique pourrait engendrer "une baisse de demandes de bureaux entre 15 et 25%".
L'objectif de Ian Brossat, l'adjoint PCF au logement, est "d'aller beaucoup plus loin et faire davantage dans la mandature qui s'ouvre" que les 350.000 m2 de bureaux transformés en logements pendant le premier mandat d'Anne Hidalgo (2014-2020). Un rythme qui avait déjà doublé par rapport aux deux mandatures de son prédécesseur Bertrand Delanoë (2001-2014).